Carlotta remonte le temps et commence l’année en éditant en vidéo le tout premier film de John Carpenter, Dark Star. L’occasion de découvrir le premier travail aboutit du maître chez soi dans les meilleures conditions.
Halloween, the Thing, New-York 1997, l’Antre de la Folie, … même si son aura s’est un peu dissipée depuis les années 2000, John Carpenter est depuis longtemps devenu l’un des grands maîtres de l’horreur. Cette passion pour le fantastique et la science-fiction était cependant visible dès son premier film de fin d’études, Dark Star que Carlotta a l’excellente idée de sortir en vidéo, restauré en HD. Carpenter a alors 25 ans lorsqu’il réalise ce qui est à l’origine un court-métrage pour la fin de son cursus universitaire.
Avec son ami Dan O’Bannon (qui écrit le scénario avec lui, s’occupe des décors et des effets spéciaux et joue même dans le film), il s’embarque dans cette petite histoire de SF, celle d’un vaisseau spatial qui a pour mission de faire le tri entre les planètes et doit détruire les plus dangereuses. Mais après être passé dans un orage électromagnétique, le vaisseau se détraque. Le court-métrage est une réussite et permet à Carpenter d’être repéré par un producteur qui lui propose d’en faire un véritable film pour le cinéma. Avec un budget supplémentaire, il tourne donc des scènes complémentaire qui lui permettent de terminer Dark Star.
Le résultat de Dark Star est étonnant. Avec le petit budget dont il dispose, Carpenter arrive tout de même à tenir la longueur et assume le côté kitsch en adoptant un second degré permanent. Car les astronautes qui occupent le vaisseaux s’ennuient ferme entre les quatre murs de leur petit vaisseau qui ne connait que les pannes techniques. D’ailleurs le film se revendique clairement comme une parodie du 2001 l’Odyssée de l’Espace de Kubrick avec son ordinateur de bord qui se détraque, ses employés qui ne font qu’attendre qu’il se passe quelque chose, jusqu’à la fin où un membre de l’équipage se retrouvera seul dans l’espace. Carpenter et O’Bannon s’amusent et pour apprécier le délire, il faudra être dans le même état d’esprit.
Mais on y décèle aussi les prémices d’autres films à venir des 2 auteurs. D’une part on y voit déjà le goût de Carpenter pour les huis-clos (Assaut, the Thing, …) mais c’est aussi un test pour O’Bannon qui plante déjà toutes les graines de son futur scénario d’Alien avec son étrange créature qui semant la pagaille et l’équipage fait de personnes plutôt ordinaires à la mission routinière. Ainsi, même si le film a les défauts d’une œuvre de fin d’étude et de début de carrière, on voit déjà une certaine maitrise et des thématiques qui seront vraiment récurrentes chez les deux auteurs qui, par contre, n’adopteront plus vraiment le ton de la comédie par la suite.
Pour le film et ce retour en arrière dans la carrière de grands noms, Dark Star s’avère donc très intéressant et Carlotta nous gratifie en plus des 2 versions du film, l’originale de 70 minutes et la version cinéma d’1h20. Mais surtout, l’éditeur nous offre également le documentaire de deux heures sur la construction de Dark Star avec de nombreuses interviews de l’équipe du film. Tout nous est ici raconté, des années d’université à l’USC de Carpenter et O’Bannon à la construction du film et des interviews d’archives avec John Carpenter. Rien que pour cela, le film sera un achat indispensable pour tous les fans du maître.