Après un livre, un album et une longue attente, le conte de Mathias Malzieu arrive enfin en film d’animation sur grand écran. Prêts à écouter Jack et la Mécanique du Cœur ?
Il s’en est écoulé du temps depuis a mise en chantier du projet de film et la sortie du livre et de l’album en 2007 ! La production n’a pas été simple pour le chanteur du groupe Dionysos avec son co-réalisateur Stéphane Berla, mais leur petit bébé, Jack et la Mécanique du Cœur arrive enfin sur grand écran. Reprenant donc l’histoire du livre et les chansons de l’album, le film est donc un simple conte que n’aurait pas renié Tim Burton avec ses personnages exclus et bigarrés et l’histoire de ce jeune homme qui ne peut pas tomber amoureux sous peine de dérégler l’horloge qui lui sert de cœur depuis sa naissance. Mais dès sa première sortie en ville, il tombe sous le charme de Miss Acacia et va alors tout faire pour la retrouver.
Côté scénario, l’histoire est prévisible, simple et enfantine, faisant appel aux vieux contes de notre enfance pour nous y replonger mais comme Mathias Malzieu est aussi un peu dérangé, il n’hésite pas à donner un tour plus sombre à ce conte, ni à y inviter des personnages connus qui seront là pour aider ou perturber le héros comme George Méliès ou Jack l’Eventreur. Avec ses recoins obscurs, le film dégage une certaine personnalité mais c’est surtout la musique qui va nous embarquer car les textes de Dionysos et le côté rock mélangé au flamenco endiablé d’Olivia Ruiz nous emporte sans soucis avec un certain sens du rythme sur moins d’une heure et demi.
Côté graphisme, les réalisateurs tirent le meilleur parti de leur budget limité avec ce conte qui se déroule dans un univers restreint et poétique. Alors le manque de figurants, les lieux aux allures de décors de théâtre de marionnettes, … ne nuisent jamais à la vision du film et donnent plutôt l’impression de lire un livre où les images se déplient devant nos yeux. La réalisation efficace donne peut-être parfois l’impression de se retrouver dans un long clip mais elle nous permet d’être facilement emporté par ce film simple, honnête et qui n’a pas d’autre prétention que de mettre des images sur les mots et les musiques de Dionysos pour offrir une expérience multiple du conte.
Le résultat de Jack et la Mécanique du Cœur n’est pas révolutionnaire et n’est peut-être pas ce qui va faire bouger toute l’animation française mais c’est un essai plus fructueux qu’un Monstre à Paris grâce à une véritable vision d’auteur passionné. C’est mignon et c’est un vrai plaisir pour les oreilles alors on ne va pas le bouder, même si on va l’oublier rapidement après.