"Adam, la créature de Frankenstein, a survécu jusqu’à aujourd’hui, grâce à une anomalie génétique survenue lors de sa création. Son chemin l’a mené jusqu’à une métropole gothique et crépusculaire, où il se retrouve pris par une guerre séculaire sans merci entre deux clans d’immortels. Adam va être obligé de prendre parti et de s’engager dans un combat aux proportions épiques."
La créature de Frankenstein est une invention qui fait maintenant partie intégrante de notre culture grâce aux récits, mais également aux films qui lui ont été consacrés. Alors que James Whale et Kenneth Branagh nous avaient offert de beaux films consacré cette créature et à son créateur, elle a également été malmenée à de nombreuses reprises dans des blockbusters sans âmes tels que Van Helsing. Aujourd’hui, on en reparle grâce au film I,Frankenstein réalisé par Stuart Beattie. Stuart Beattie est une personne connue du monde hollywoodien grâce à son talent inégal en tant que scénariste (Collatéral et Australia pour ne citer qu’eux). I,Frankenstein n’est que son second film en tant que réalisateur après le désastre Demain, quand la guerre à commencé. On se demande donc bien pourquoi la Metropolitan a confié 68 millions de dollars à ce réalisateur pour concocter une potion magique destinée à nous offrir une relecture de la créature de Frankenstein. Car oui, il ne s’agit pas d’une adaptation du roman signé Mary Shelley, mais bien de l’adaptation du comics éponyme de Kevin Grevioux qui est une relecture du mythe de la créature de Frankenstein. Nous sommes maintenant dans les années 2000 et la créature de Frankenstein est parmi nous. Âgée de plus de 200 ans, elle a vu les années défilées rongé par la vengeance et l’envie de tuer son créateur, chose qu’il a effectuée en assassinant son épouse. Aujourd’hui, notre monde semble être tombé dans une ère gothique -il ne fait jamais jour- rongé par la confrontation entre deux clans d’immortels.
Rien qu’à la lecture du synopsis, on a une illumination et on sait qu’on est en territoire conquis d’avance. En effet, reprenant les codes de la saga Underworld, le film I,Frankenstein se pose sur des bases solides, mais déjà dépassées par la force du temps. Underworld est paru en 2003 et voir un film débarqué avec le même synopsis et les mêmes effets spéciaux plus de dix ans après ce n’est pas tentant et ce n’est pas concluant. En effet, déconcertant sur le papier, le film ne fait qu’accentuer cette sensation ressentie lors de la lecture du synopsis. Porté par une narration linéaire aux rebondissements attendus, car peu originaux, I,Frankenstein n’est pas un film qui vous fera vibrer par son scénario. Malgré quelques bonnes idées mal exploitées, comme l’insertion de la créature de Frankenstein dans une guerre qui n’est pas la sienne ou dans une civilisation où il est véritablement seul, ce scénario ne nous emballe pas et nous laisse sur la touche. Alors que le récit est d’une platitude déconcertante, le film se pose comme étant un véritable film d’action aux scènes d’actions dynamiques et riches en effets spéciaux.
Dynamique est un adjectif à double tranchant puisque oui, les scènes d’actions de ce film sont dynamiques. Mais si elles le sont, c’est dans le mauvais sens du terme, à cause d’un montage inégal qui n’enjolive jamais l’action et la rend brouillonne. À cause d’une réalisation centrée uniquement sur l’action et l’effet de cette dernière par le biais de plans serrés et d’un montage haché, les scènes d’actions sont incompréhensibles et rarement agréables à voir. À cela, on ajoutera une saturation d’effets visuels à cause d’effets pyrotechniques qui symbolisent la mort de l’immortel de l’un des deux camps. Visuellement le film n’est pas irréprochable, mais il n’est pas affreux grâce à de beaux décors au style gothique bien appuyé dans la colorimétrie ou dans les différents effets de lumière. Il y a de beaux moments dans cet I,Frankenstein, mais ces derniers sont tellement minimes vis-à-vis au film dans son intégralité que l’on ne peut les apprécier à leurs justes valeurs. Plus qu’une catastrophe, ce film créé une frustration constante chez le spectateur, mais surtout chez le fan de la saga Underworld. Malgré un Aaron Eckhart impartial et badass à souhait qui met tout ce qu’il peut pour rendre son personnage charismatique, il n’arrive pas à donner à ce film l’ampleur qu’il mériterait. Plus qu’une relecture du mythe ou qu’une adaptation du comics, I,Frankenstein est un film qui sera oublié dès la sortie de la salle de cinéma.