Lilith, critique

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Warren Beatty s’invite dans la collection des Introuvables de Wildside en DVD avec Mickey One et Lilith. Une remontée dans le temps idéale pour redécouvrir le talent d’un acteur reconnu mais trop resté dans l’ombre. Penchons-nous donc de plus près le le film de Robert Rossen.

Lilith, critiqueSi aujourd’hui on a peut-être l’image de Dick Tracy lorsque l’on pense à l’acteur Warren Beatty, il faut pourtant se rappeler qu’il fait partie d’une génération d’acteurs qui ont grandement marqué leur époque. En effet, dans la lignée de Montgomery Clift, Marlon Brando, James Dean, Paul Newman ou Robert Redford, il fait partie de ces acteurs qui ont changé l’image de l’homme dans les films hollywoodiens, alignant les rôles intéressants aux côtés des grands cinéastes mais aussi les conquêtes féminine dans une vie privée agitée. Pour démontrer tout son talent, il est même passé plusieurs fois de l’autre côté de la caméra mais à partir de la fin des années 70, on ne le retrouvera qu’épisodiquement.

Il faut donc saluer l’initiative de l’éditeur Wildside qui a décidé de sortir deux des films les moins connus de l’acteur en DVD dans sa collection les Introuvables qui porte en général très bien son nom. Nous nous intéressons donc ici à Lilith, réalisé en 1964 par Robert Rossen qui venait alors de sortir l’Arnaqueur avec Paul Newman. D’après un roman de J.R. Salamanca, le film raconte l’histoire d’un jeune homme qui trouve un emploi d’aide-soignant dans une clinique psychiatrique en rentrant de la guerre. Parmi les patients, il doit s’occuper de Lilith, une jeune femme schizophrène dont il va petit à petit tomber amoureux.

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Réalisé dans un noir et blanc assez sobre, le film glisse peu à peu dans une folie discrète, insidieuse menée par l’étrangeté de la jeune femme. Faisant figure de jeune premier, Warren Beatty se montre particulièrement investi dans ce rôle où son charme opère sans failles devant une Jean Seberg étonnante et mystérieuse. L’alchimie du couple fonctionne très bien et nous permet d’apprécier une histoire d’amour presque impossible entre la patiente et l’infirmier qui ne devraient pas se fréquenter dès que les sentiments s’en mêlent, d’autant qu’il tombe amoureux d’une personnalité précise dans l’esprit de Lilith qui en comprend plusieurs et peu donc se montrer imprévisible dans sa manière d’approcher le jeune homme.

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Sans verser dans le grand drame ou la douce comédie, le réalisateur navigue sans grands éclats (pas de grande scène dramatique, comique à retenir) dans un univers qu’il créé de manière poétique, loin de l’horreur d’un Vol au Dessus d’un Nid de Coucou. Ici l’histoire d’amour à la fois simple et complexe, légèrement étrange prend toute sa place avec tout de mêmes quelques jolis moments. Mais ce qui est étrange c’est de voir la manière avec laquelle le réalisateur échappe à tout sensationnalisme, ajoutant par exemple une musique calme et légère sur une séquence de cascade qui pouvait être dangereuse pour les personnages.

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Avec Lilith nous sommes donc devant un film intéressant qui, sans devenir mémorable, laissera toute la place au talent des acteurs auxquels on s’attache suffisamment pour apprécier cette romance  et ses quelques mystère entourant l’héroïne.