La Voleuse de Livres [Critique]

Par Kevin Halgand @CineCinephile

"L’histoire de Liesel, une jeune fille envoyée dans sa famille d’adoption allemande pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle apprend à lire avec le soutien de sa nouvelle famille, et de Max, un réfugié Juif qu’ils cachent sous leurs escaliers. Pour Liesel et Max, le pouvoir des mots ainsi que leur propre imagination vont devenir leur seule échappatoire face à la guerre."

Adaptation du roman éponyme écrit par Markus Zusak, La Voleuse de Livres est un film qui était promis à un futur radieux au cinéma grâce au succès international du roman. Malheureusement, ce succès semble compromis en France à cause d’une distribution difficile – pour cause première la concurrence et secondaire le téléchargement – et d’une promotion tout aussi délicate. Paru presque incognito dans nos salles françaises, La Voleuse de Livre est un film qui ne s’avère pas nécessaire à tous, mais qui permet de ressentir des émotions non négligeables par ceux qui aiment être touchés par de belles histoires. Réalisé par Brian Percival, La Voleuse de Livres nous conte l’histoire de Liesel, une petite fille envoyée en famille d’accueil. Véritable point central au récit, Liesel est un point fort du scénario puisqu’elle représente à elle seule toutes les émotions qui vont transpercer le spectateur. Grâce à un récit linéaire et fluide de part en part qui nous présente la vie difficile de Liesel, du moment où elle quitte sa famille pour atterrir dans un environnement qui lui est inhabituel, le spectateur se lie très rapidement à elle afin de créer une complicité évidente. En véritable cohésion avec Liesel, le spectateur va être affecté par les émotions qu’elle va pouvoir ressentir.

Vraiment touchant, ce récit met bien en avant plusieurs éléments cruciaux de la vie de Liesel qui sont l’environnement qui l’entoure et ses proches. Qu’ils fassent partie de sa famille d’accueil ou non, plusieurs personnages vont entretenir des relations avec elle, qu’elles soient amicales ou amoureuses – l’amour ayant plusieurs sens – et ces dernier sont suffisamment bien écrit pour bénéficier de réels charismes. Bien particulière, chaque relation est unique et possède une symbolique qui lui est propre. Symbolique qui apporte de la joie, de la tristesse ou de la peur au personnage principal, mais également au spectateur toujours en symbiose avec Liesel. On se retrouve avec un récit qui dispose de personnages riches, car bien écrits, mais également de diverses émotions qui sont astucieusement employées afin d’attendrir le spectateur qui est en empathie et en symbiose avec le personnage principal du film. Vous vous demandez donc, mais pourquoi ce titre ? Le livre est seulement porteur d’un message ou il est physiquement présent dans ce film ? Je vous répondrais bien par un : "Il est à la fois porteur d’un message, tout en étant présent physiquement".

Le mot livre utilisé dans le titre du film représente le terme général du mot et non pas un livre en particulier. Le livre est pour notre héroïne – et pour n’importe quel lecteur -, un moyen d’évasion. Un moyen de quitter la réalité pour assouvir ses rêves et pouvoir quitter l’environnement si particulier dans lequel elle doit vivre. Car oui, le deuxième élément crucial qui a établi la psychologie et la personnalité de Liesel est l’environnement dans lequel elle grandi. Dur, brutal et sans valeurs et libertés, c’est dans une Allemagne sous dictature que doit vivre Liesel. La lecture est son moyen de liberté et son moyen de communication principal. Il lui permet de s’ouvrir à des personnes et d’en découvrir de nouvelles. Le livre est porteur d’un message, mais il est surtout un complément matériel indispensable pour permettre aux personnages de se découvrir entre eux et envers le spectateur. Porté par un récit bien écrit et touchant, La voleuse de livre est un film qui permettra aux plus jeunes d’en apprendre plus sur l’Allemagne sous le régime dictatorial à travers l’histoire d’une petite fille attendrissante incarnée par une magnifique Sophie Nélisse. À noter la très belle prestation de Geoffrey Rush qui arrive à faire rire alors que le contexte n’a rien de comique. Un beau film, à conseiller au public le plus large, malgré les lourdes longueurs du récit et son rythme plat qui peuvent emporter le spectateur vers un sommeil certain s’il n’y a pas symbiose avec Liesel.