"Romain Faubert est un homme seul qui, à bientôt 40 ans, n’a ni femme ni enfant. Le métier qu’il exerce, photographe pour dictionnaire médical en ligne, n’arrange rien à une hypocondrie maladive qui guide son style de vie depuis bien trop longtemps et fait de lui un peureux névropathe. Il a comme seul et véritable ami son médecin traitant, le Docteur Dimitri Zvenska, qui dans un premier temps a le tort de le prendre en affection, ce qu’il regrette aujourd’hui amèrement. Le malade imaginaire est difficilement gérable et Dimitri donnerait tout pour s’en débarrasser définitivement. Le docteur Zvenska pense avoir le remède qui le débarrassera en douceur de Romain Flaubert : l’aider à trouver la femme de sa vie. Il l’invite à des soirées chez lui, l’inscrit sur un site de rencontre, l’oblige à faire du sport, le coach même sur la manière de séduire et de se comporter avec les femmes. Mais découvrir la perle rare qui sera capable de le supporter et qui par amour l’amènera à surmonter enfin son hypocondrie s’avère plus ardu que prévu…"
Il faut être franc, si aujourd’hui beaucoup disent du cinéma français qu’il n’est pas attrayant et ne pousse pas à aller en salles voir les nouvelles productions françaises même lorsqu’elles sont magnifiques, c’est en grande partie à cause des comédies dites populaires. Une comédie populaire est une comédie qui est faite pour attirer un large public en salles, mais c’est surtout une comédie qui se doit de faire au minimum 4 à 5 millions d’entrées. Depuis le succès – pas foncièrement mérité – du film Bienvenu Chez Les Ch’tis réalisé par un certain Dany Boon, ce type de comédie est devenu un genre à part entière et est allé jusqu’à contaminé l’aura globale du cinéma français. Dany Boon n’est pas le premier responsable de cette épidémie puisqu’il reste un acteur/réalisateur qui peut réussir à plaire même aux détracteurs le temps d’une réplique ou même le temps d’un film qui peut s’avérer être une bonne surprise. Je suis le premier à le reconnaître ayant aimé Eyjafjallajökull, seul film qui a réussi à me faire rire avec Dany Boon au générique. Acteur avant d’être réalisateur, Dany Boon nous fait comprendre par le biais de son nouveau film qu’il souhaite être reconnu comme étant un véritable réalisateur et conteur d’histoire avant d’être un acteur. Quatrième réalisation du comique français, Dany Boon revient avec Supercondriaque, film relatant les aventures d’un homme touché par une hypocondrie maladive qui le force à faire attention à tout et n’importe quoi dans la peur de ce voir infecté par une bactérie.
À la simple lecture du titre, on était dans l’attente d’un film qui arriverait à faire rire tout en traitant d’un sujet délicat qui est l’hypocondrie. C’est une maladie psychologique qui est à même de faire rire toute une salle de cinéma, à condition qu’on la traite avec du burlesque et des situations ancrées dans une réalité qui puisse nous rappeler la vie de tous les jours. Scindé en deux parties bien distinctes, le scénario de ce film – écrit par Dany Boon qui fait tout sur ce film – nous rappel bien dans un premier temps l’aspect surréaliste et burlesque de cette maladie. Il en joue avec brutalité et c’est ce qui fait rire. Le personnage ne peut toucher tout ce qui l’entoure et ça apporte un rire chez le spectateur qui assiste à des gags structurés et écrits, mais jubilatoires, car Dany Boon va chercher le rire au plus profond du spectateur en allant au bout de la vanne grâce à des répliques ou gestes. Le mélange de différents genres de comiques arrive à susciter le rire, mais c’était trop beau pour Dany Boon qui souhaitait faire avec ce film son "De Funès". Inspiré des plus grands films avec Louis De Funes au casting comme La Grande Vadrouille, Les Aventures de Rabbi Jacob ou même la trilogie Fantômas, Supercondriaque sombre au bout de trente petites minutes dans un film qui ne souhaite plus provoquer le rire, mais une empathie maladroite. Romain Faubert n’est plus hypocondriaque, mais devient le malade imaginaire avec un scénario qui met en évidence une histoire d’amour sans intérêt au détriment de l’aspect hypocondrie qui suscitait tout l’intérêt du film.
Devenant une course contre la montre à travers le monde mêlant action et comédie sans pour autant provoquer le rire ou la jubilation, le film devient lourd et ennuyant. Dany Boon ne va pas au bout de l’idée principale qui était de provoquer le rire grâce à cette absurde maladie psychologique et c’est dommage, car il y avait matière à faire. Loin d’être un bon metteur en scène, Dany Boon réussi se diriger tel qu’il le ferait pour son propre one man show, mais il en oublie le restant du casting qui ne trouve jamais sa place dans le film. Mal dirigés, ces derniers ne provoquent ni rire, ni émotion, mais un sentiment d’incompréhension. Il en reste malgré tout une actrice qui pourrait avoir un véritable potentiel émotionnel. Seule actrice convaincante ayant son nom au générique, Alice Pol réussit à s’extirper du lot grâce à une diction naturelle de ces répliques alors que ces dernières sont très souvent clichées et affligeantes. Fausse comédie qui n’utilise que trop rarement sont propos initial au combien intéressant dans l’idée d’en faire rire, Supercondriaque est une comédie d’action navrante et embarrassante dans laquelle Dany Boon tente de faire du Louis de Funès sans finesse, mais avec maladresse.