La Grande Aventure Lego [Critique]

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"Emmet est un petit personnage banal et conventionnel que l’on prend par erreur pour un être extraordinaire, capable de sauver le monde. Il se retrouve entraîné, parmi d’autres, dans un périple des plus mouvementés, dans le but de mettre hors d’état de nuire un redoutable despote. Mais le pauvre Emmet n’est absolument pas prêt à relever un tel défi !"

Depuis presque dix ans, la marque Lego est redevenue un phénomène de mode puisqu’il s’est adapté au Nouveau Monde dans lequel nous vivons. Connue pour être une marque dédiée avant tout aux enfants afin que ses derniers puissent jouer et créer de véritables villes et environnements grâce à leur propre créativité, c’est depuis presque dix ans, une marque qui nous a envahis de manière numérique. Les jeux vidéo Lego se sont emparés des consoles de jeux en dérivant les licences et personnages les plus rentables. Ce sont des jeux qui visent un public extrêmement large, à savoir de 5 à 95 ans. Toute personne ayant un jour possédée une âme d’enfant peut se laisser bercer par un des jeux Lego afin de passer un bon moment. C’est maintenant au tour du cinéma de se voir envahis par des briques par centaines de millions, mais est-ce vraiment une bonne idée que de transposer de simples briques dans un film ayant une durée frôlant les une heure quarante ?

Au vu des films d’animation qu’il nous est donné de voir chaque année, on se dit que les Legos ont parfaitement leur place au sein de notre culture cinématographique, mais faut-il encore avoir la bonne idée de scénario. Reposant sur le principe d’offrir aux spectateurs un spectacle dans lequel il puisse se projeter, La Grande Aventure Lego possède comme personnage principal un inconnu qui répond au nom de Emmet. Personnage banal au sein d’une société tout aussi banale, il va du jour au lendemain découvrir des choses qui vont le transcender et le métamorphoser. Astucieux dans la construction de son scénario, ce film débute avec le rythme et la perception de la vie d’un enfant de 5 ans. Il est heureux de vivre et tout est super-génial. Les décors sont chatoyants, les dialogues sont creux et dénués de sens, mais on en rigole de bon cœur, car c’est l’émotion véhiculée aux spectateurs est une joie de vivre contagieuse. Très rapidement, cette joie de vivre va se transformer en un sentiment désagréable de solitude pour Emmet et celui-ci va représenté le fil conducteur émotionnel du film. Devant trouver sa place au sein d’une société trop bien organisée par son terrible dirigeant, Emmet va devoir faire face à des remises en questions et à une prophétie afin de pouvoir enfin comprendre qui il est et qu’elle est sa place dans cette société. Cette partie du scénario n’a rien de palpitant et il est dommage de lui offrir une place aussi importante sachant que sa partie immergée – et donc la plus intéressante – réside dans l’utilisation du slogan des Legos qui fût un temps "Just Imagine", mais qui pourrait très bien être traduit par : "que vous ayez 5 ou 95 ans, les Legos peuvent vous permettre de vous comprendre et de laissé place à votre créativité".

Ce slogan résume parfaitement l’esprit Lego ainsi que l’étendue des possibilités qui s’offrent à ce film. Ouvert à toutes les possibilités plus ou moins folles, la Grande Aventure Lego se sert moyennement de ce slogan dans son scénario malgré une dernière demi-heure bien plus inspirée et intéressante à découvrir, mais il le fait très bien à travers son univers visuel, ses personnages secondaires et ses multiples références. Utilisant toutes les licences achetées par la marque Lego, des personnages DC Universe aux Simpsons en passant par Le Seigneur des Anneaux, c’est un plaisir de retrouver de manière dérivée chaque licence que nous connaissons déjà d’une certaine manière. Visuellement impeccable, le film joue la carte Lego jusqu’à son paroxysme et nous livre une partition impeccable à la fois sur le plan technique comme sur le plan artistique. Chaque tableau dispose de sa propre palette de couleurs, qu’elles soient sombres ou claires. C’est superbe et un vrai régal pour les yeux puisqu’à aucun moment le film perd de vue la volonté principale qui est d’offrir un film coloré afin de conserver un coté enfantin.

La Grande Aventure Lego est un film qui plaira au plus large public, mais c’est avant tout un film pour enfants et ça se ressent non seulement dans son style visuel, mais également dans ses dialogues. Qu’il s’agisse des dialogues en règle général ou bien des différentes blagues ou jeux de mots, ces derniers réussiront à faire rires ceux qui possèdent le rire facile ou une âme d’enfant – ce n’est en rien un reproche, bien au contraire -. Le restant des spectateurs souriront de temps à autre et trouveront le tout sympathique, mais rarement hilarant. Vraie réussite sur le plan visuel et artistique, La Grande Aventure Lego porte véritablement bien son nom puisqu’il permet aux petits et grands de vivre une belle aventure avec leurs héros de toujours qu’ils soient anonymes ou légendaires. Sous le masque d’un beau divertissement subsiste tout de même des frustrations comme un scénario qui se contente de facilités alors qu’il avait tout en mains pour faire apparaître une véritable nostalgie pour les plus grands tout en offrant un beau spectacle pour les plus petits. Un rythme quelque peu instable malgré une bande sonore rythmée et bien conçue et des dialogues absurdes vient noircir ce panel. Un spectacle frustrant, mais un beau spectacle tout de même sauvé par une dernière demi-heure qui rehausse le niveau.

3.5

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