Réalisateur : Yuval Adler
Avec Shadi Marei, Tsahi Halevi, Hitham Omari
sraélien/allemand/belge, 2013, 1h39
Date de sortie : 19 février 2014
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Synopsis
2005. Bethlehem sud de Jerusalem. Sanfur, un jeune palestinien vit dans l’ombre de son frère Ibrahim un terroriste à la tête d’un réseau influent. Razi, un agent des services secrets israëliens qui recrute des informateurs dans les territoires occupés s’en fait un allié, lui offrant ce qui manque à sa vie, l’estime et la bienveillance d’un père.
"Bethléem est un film d’action rapide et efficace, réalisé à la façon de certaines séries télévisées américaines. Bénéficiant d’une assise documentaire remarquable, c’est aussi une plongée désespérante au coeur de l’inextricable imbroglio israélo-palestinien." Franck Nouchi pour Le monde
"Ce thriller sec et intense réussit à ne pas prendre parti pour un camp ou l’autre." Hubert Lizé pour Le Parisien
Un film écrit par un palestinien et un israélien qui n’a pa reçu que des louanges
Bethléem est la première réalisation de Yuval Adler et fut tourné avec un casting fortuitement composé d’acteurs non professionnels : un travail de longue haleine puisqu’il fallut plusieurs années à Adler et Ali Waked pour réunir toutes les informations pertinentes, du côté israélien comme palestinien. Ils ont pour ce faire rencontré de vrais militants du Hamas et des Brigades d’Al-Aqsa et ont recueilli nombre de témoignages de réels informateurs et agents secrets des deux bords. Il s’agit par ailleurs du premier scénario que rédige Waked, journaliste pour le site Ynet en temps normal.
Adler et Walked ont deux parcours trés différents. Ali Waked est Palestinien et a longtemps travaillé avec le journal Al Arabiya. Il se fait vite connaître du public israélien puisque dès 2002, il est contacté par plusieurs réalisateurs locaux pour divers projets. Il faudra attendre 2007 et sa rencontre avec Yuval Adler pour qu’il se décide à écrire un scénario. Son expérience sur le terrain lui permet d’être au plus près de l’intrigue du film. Yuval Adler avait quant à lui écrit un court-métrage, "Seduction", avant de passer à la réalisation longue, sur un jeune serrurier qui, poussé au meurtre, passe de la peur d’être pris à l’horreur de ne pas l’être. Sorti en 2006, il revient comme Bethléem sur l’écartèlement que peut ressentir un personnage pris entre deux sentiments. Il possède également un doctorat de philosophie de l’université de Columbia.
Le film fut magnifiquement accueilli par la population d’Israël (Arabes et Israélites confondus) et y a battu des records de fréquentation alors même que le public local boude habituellement ce genre de film dont il craint qu’il ne soit trop orienté. Les réactions par rapport au placement politique du film sont par contre des plus diverses : Juifs et Palestiniens le trouvent indifféremment pro-Israélien ou pro-Palestinien, voire reconnaissent un manque de position du réalisateur. Celui-ci s’est en effet attaché à ne pas prendre parti et à laisser au spectateur le choix de son jugement. Le journaliste Gideon Levy du magazine et site israélien Haaretz a, à l’inverse, dénoncé Bethléem comme un outrageant film de propagande israélien, présentant les Arabes comme des "bad guys".
Récompenses
Bethléem a déjà reçu six prix à la cérémonie des Ophirs (César israéliens) dont celui du Meilleur Film, Meilleur Scénario et Meilleur Réalisateur.
Il a également remporté le Grand Prix Venice Days et est présélectionné pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère.