Critique : Insidious – Chapitre 2 (2013)

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Résumé : Pendant que la police enquête sur le meurtre d’Elise Rainer, Josh Lambert et sa famille emménage provisoirement chez sa mère. Mais des phénomènes étranges continuent à se produire.

Depuis le succès du premier Saw en 2005, le réalisateur australien James Wan est parvenu à gentiment s’imposer comme l’un des nouveaux talents du cinéma d’épouvante. D’abord de façon très confidentielle avec Dead Silence, puis publiquement avec les réussites successives d’Insidious (2011) et de The Conjuring (2013). Mais bien que galvanisé par cette reconnaissance public et critique, il demeure frustré de s’être vu lentement dépossédé de la saga qui l’a fait naitre aux yeux des spectateurs. Ainsi, avant de plier ses bagages et quitter les ordres des ténèbres, il s’empresse de donner une suite à Insidious, et ainsi boucler lui-même le voyage astrale qu’il avait entamé en compagnie de la famille Lambert. Cette séquelle reprend donc là où le premier volet s’était arrêté, à savoir le meurtre d’Elise Rainier et la possession de Josh Lambert. Un postulat de départ qui modifie pour ainsi dire totalement les données de ce second chapitre. En effet, il n’est désormais plus question d’entretenir un suspens autour des moyens employés par l’entité démoniaque pour se manifester et parvenir à ses fins, mais de faire la lumière sur l’identité et le passé de cet intrus. En définitive, il ne s’articulera plus comme un film d’épouvante classique, mais davantage comme un thriller paranormal. Dès lors que l’on accepte les termes de ce nouveau contrat, on parvient plus facilement à s’investir dans cette histoire et à prendre du plaisir. Insidious – Chapitre 2 s’organise comme un jeu de piste, les personnages remontant le fleuve pour retourner au coeur des ténèbres, faisant ainsi la part belle à l’exploration et à la déduction. L’arsenal du film de possession est alors verrouillé, isolé entre les murs de la maison familial, demeurant une simple unité mesurant la progression de la possession. Conscient de prend à revers les attentes d’une partie des spectateurs, James Wan et son scénariste, Leigh Whannell, font reposer la mécanique de leur script sur une série de rebondissements et de références (chacun à fait ses choux gras de l’héritage à Psychose), d’astuces narratives ludiques (le jeu de miroir entretenu avec l’action du premier volet) et de ressorts horrifiques atones (festival de portes qui grincent et d’apparitions spectrales). À vouloir trop en faire et trop en dire, le cinéaste rate parfois ses entrées en scène – comique pour l’essentiel – faisant ainsi de cette suite une aventure, émotionnellement parlant, en deçà des deux précédentes performances du cinéaste. Mais il reste cette maestria technique toujours aussi éclatante, dégoupillant une série de séquences efficaces (notamment toutes celles mettant en scène le médium aux dés) pour qui s’intéresse et se passionne pour les enquêtes de nature paranormale. Au final, il est peut-être incontournable de découvrir Insidious – Chapitre 2 pour toutes celles et tous ceux qui veulent creuser, de manière tout à fait différente, l’expérience vécue dans le premier film, moins pour ceux qui restent hermétiques et réfractaires à ce type de proposition cinématographique. (3/5)

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Insidious – Chapter 2 (États-Unis, 2013). Durée : 1h46. Réalisation : James Wan. Scénario : James Wan, Leigh Whannell. Image : John R. Leonetti. Montage : Kirk M. Morri. Musique : Joseph Bishara. Distribution : Patrick Wilson (Josh Lambert), Rose Byrne (Renai Lambert), Barbara Ershey (Lorraine Lambert), Ty Simpkins (Dalton Lambert), Steve Coulter (Carl), Leigh Whannell (Specks), Angus Sampson (Tucker).