Non-Stop [Critique]

Par Kevin Halgand @CineCinephile

"Alors qu’il est en plein vol, un agent de la police de l’air reçoit des SMS d’un inconnu qui dit être à bord et vouloir assassiner un passager toutes les 20 minutes s’il ne reçoit pas 150 millions de dollars."

Il y a des films comme ça, qui avec une simple bande-annonce réussissent soit à vous faire avoir un relent, soit à vous donner envie de vous faufiler dans une salle de cinéma climatisé. Non-Stop est une série B d’action qui sur le papier n’avait rien de prometteur. Il suffit de voir la seule bande-annonce disponible pour comprendre que nos neurones ne seront pas mis à rudes épreuves et que la seule chose dramatique qui puisse nous arriver à nous ou à notre cerveau est de se mettre sur pause l’espace de 2 heures. Il pleut, vous n’avez rien à faire de votre après-midi et vous souhaitez aller vous ressourcer dans une salle de cinéma afin de voir un film d’action décérébré qui vous en mettra plein les yeux. Vous avez deux choix : Pompéi ou Non-Stop. Alors que le premier vous provoque du dégoût à la simple vision de l’affiche, le second arrive à vous faire rire grâce à son affiche qui met en avant Liam Neeson effectuant une cascade au péril de sa vie dans un avion. Ça vous a fait rire et vous voulez voir cette séquence dans le film donc vous allez voir ce Non-Stop, mais arrivera-t-il à vous divertir ?

Véritable chasse à l’homme au travers d’un avion en plein vol, Non-Stop est un thriller qui mise tout sur son suspense afin d’impliquer le spectateur dans la recherche au terroriste. Durant moins de deux heures, le spectateur se retrouver à une altitude de 20000 pieds avec 147 voyageurs alors que l’un d’entre eux ou plusieurs est un terroriste souhaitant le crash de l’appareil. Nous allons donc suivre Liam Neeson dans une investigation qui va le mener à se faire manipuler afin de le faire passé pour le coupable. Plus ou moins bien mené, la première partie de ce film s’avère finalement efficace dans son ensemble puisqu’on se laisse aisément bercer par cette chasse à l’homme invraisemblable grâce à un rythme soutenu et qui ne faiblit pas grâce à un montage qui est un véritable cache-misère. Alors que le scénario fait son travail pour maintenir le suspense en faisant sans cesse croire au spectateur que le terroriste est un tout autre passager, le montage garde le cap et fait courir Liam Neeson dans l’appareil à la recherche du fameux terroriste. Sauf qu’au final c’est le serpent qui se mord la queue puisqu’il s’agit d’une boucle sans fin. Chaque passager va être suspecté à un moment donné et on ne s’en sort jamais. C’est dynamique, mais c’est paradoxalement ennuyant à mourir.

Le scénario ne se renouvelle pas et use de la même méthode allonger la durée du film et rallongé le suspense jusqu’au dénouement final qui est une véritable catastrophe. C’est grâce à un imbroglio incompréhensible qu’on découvre qui est(sont)  le(s) terroriste(s). Tiré par les cheveux, ce dénouement final  ne représente que la partie immergée de l’iceberg puisqu’il subsiste l’atterrissage (ou non) de l’appareil et quelle séquence. Clairement il y avait un léger potentiel en ce hui-clos, comme il en était avec Flight Plan avec au casting Jodie Foster. Mais contrairement à ce dernier, le final de ce Non-Stop est une telle aberration de facilité, de surréalisme qu’il entache tout ce qui a été mis en place auparavant dans le film et gâche tout soupçon de plaisir. Actionner badass qui se cantonne plus qu’à des rôles simplistes et tous plus caricaturaux les uns que les autres, Liam Neeson gâche son talent d’acteur dans des films tel que celui-ci, dans lequel il incarne toujours le même personnage à savoir un ancien flic qui a des problèmes familiaux et qui a sombré dans l’alcool il y a de ça quelques années – effet John McTiernan post Die Hard : Une Journée en Enfer -. On connaît la chanson et elle commence sérieusement à nous agacer. Un film porté par quelques bonnes intentions comme celle de divertir tout en mettant le spectateur sous pression, mais cette pression retombe très vite et se transforme en un sentiment d’ennuis, qui finira en crise de nerfs à cause d’un final qui marquera l’histoire du cinéma…ou pas.