De Tsai Ming Liang
Avec Lee Kang Sheng, Lu Yi Ching, Lee Yi Cheng
France/Taïwan, 2014, 2h18
Date de sortie 12 mars 2014
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Synopsis
Un père et ses deux enfants vivent en marge de Taïpei, entre les bois et les rivières de la banlieue et les rues pluvieuses de la capitale. Le jour, le père gagne chichement sa vie en faisant l’homme sandwich pour des appartements de luxe pendant que son fils et sa fille hantent les centres commerciaux à la recherche d’échantillons gratuits de nourriture. Chaque nuit, la famille trouve refuge dans un immeuble abandonné.
"Le dernier film de Tsai Ming-liang est inqualifiable. Les Chiens errants est un film terrible et beau, noir portrait du monde des hommes, œuvre d’art profonde et mystérieuse qui vit et résonne en nous bien après la projection, traçant des lignes entre le cinéma et nous, entre le cinéma et le monde, entre le cinéma et tous les arts." SensCritique
A propos du film
Les Chiens errants ramène leur réalisateur à la ville de ses débuts, Taipei. Il y avait tourné Les Rebelles du dieu néon, Vive l’amour, La Rivière et The Hole et il s’attache de nouveau dans son dernier film à traduire la cinématographie de cette métropole, en jouant sur l’architecture et les hommes.
Le cinéaste dit avoir souvent pensé à cette phrase de Lao Tseu pendant le tournage de son film : "le ciel et la terre n’ont point d’affection particulière. Ils regardent toutes les créatures comme le chien de paille du sacrifice." (Tao Te King, chapitre 5). Les chiens de paille de Jaio You, ce sont ces abandonnés de la société, un père et ses deux enfants perdus qui doivent malgré tout tenter de vivre.
Charles Tesson, historien du cinéma spécialisé dans la production chinoise, remarque dans une interview avec le réalisateur à quel point certains passages du film peuvent faire penser à La Nuit du chasseur, de Charles Laughton, avec Robert Mitchum. Seulement, les places seraient inversées, sans présence maternelle et le père tentant de protéger et non de détruire les enfants. Tsai Ming Liang acquiesce et ajoute qu’il s’agit d’un de ses films préférés du fait de l’attention portée à sa cinématographie.
Contrairement à ces derniers films, comme Visage, qui incluaient quelques chansons classiques chinoises ou des numéros chantés et dansés pour décharger l’atmosphère ambiante, le cinéaste n’ajoute aucune touche joyeuse et lyrique dans Les Chiens errants et se concentre sur le visage de son acteur Lee Kang-sheng.
La fresque paysagère dessinée au charbon sur un mur fatigué dans le film est un vrai dessin que découvrit le réalisateur pendant ses repérages pour les lieux de tournage. Les deux scènes filmées devant cette fresque sont les plus longues du film alors même qu’elles n’étaient pas prévues dans le scénario.
Tu Duu-Chih, qui a conçu la bande sonore du film, a enregistré tous les sons qui la composent en extérieur. C’est un technicien chevronné, connu pour ses travaux avec les cinéastes de la Nouvelle Vague taïwanaise comme Edward Yang et Hou Hsiao Hsien. On le retrouve également aux génériques de I Don’t Want to Sleep Alone, "Un nuage au bord du ciel" et Good Bye, Dragon Inn (entres autres), toutes des réalisations de Tsai Ming Liang.
Festival
Grand prix du jury à la MOSTRA DE VENISE 2013.
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