Captain America – le Soldat de l’Hiver, critique

Par Fredp @FredMyscreens

Captain America au rapport ! Après Avengers, on retrouve le héros à la bannière étoilée devant faire face à l’organisation du SHIELD mais aussi au mystérieux Soldat de l’Hiver dans une aventure mouvementée !

Après Iron Man et Thor, Captain America est enfin de retour après les événements qui ont eu lieu dans Avengers. Et comme ses deux prédécesseurs n’étaient pas spécialement réussis, on commençait vraiment à avoir peur pour ce que devenaient les héros Marvel au cinéma ces derniers temps. Le choix des frères Anthony et Joe Russo pour diriger ce qui allait être un thriller d’action et d’espionnage alors qu’ils n’avaient à leur actif que la série comique Community (bon, les géniaux épisodes de paintball certes, mais loin d’un gros budget Marvel) ne faisait qu’accentuer cette crainte alors qu’ils se sont risqués à s’inspirer de l’excellent run d’Ed Brubaker sur le comics, le Soldat de l’Hiver, et ont embauché l’un des symboles du thriller parano des 70′s, Robert Redford.

Et lors des 20 premières minutes qui voient Captain America et un commando du SHIELD attaquer un paquebot, on craint bien le pire. La réalisation fait très série TV et les figurants parlant français avec un horrible accent québecois et au jeu exécrable nous font vraiment redouter la catastrophe. Il faudra alors attendre que le film se mette bien en place pour rentrer dedans, une fois qu’un semblant de complot commencera à se dessiner. A partir de ce moment, où Captain America se retrouve seul et va devoir mettre fin à une machination de grande ampleur en choisissant bien ses partenaires, les événements et révélations se multiplient, à un rythme qui ne retombera pas jusqu’au générique de fin.

Si le scénario est fait d’espionnage et de manipulations, il faut aussi se rappeler que l’on est dans un film d’action Marvel et de ce côté, c’est particulièrement efficace. Poursuites, fusillades, compte à rebours jusqu’à la dernière seconde, … tous les ingrédients sont là, parfois clichés, parfois donnant quelques facilités au scénario, souvent sans grand génie de mise en scène (celle-ci manque tout de même de caractère) mais l’ensemble est plutôt efficace et ne cherche pas non plus la surenchère.

Car Captain America n’est pas un héros qui se la raconte comme Iron Man ou Thor, mais quelqu’un d’humble dont le seul but n’est que de servir la liberté et le film est dans cet esprit, spectaculaire et ambitieux dans ses enjeux, sans pour autant prendre la grosse tête. Et si l’on pouvait avoir peur de l’humour lourd de Marvel trop utilisé dernièrement, celui-ci fait profil bas pour ne pas désamorcer l’histoire plus sombre mais seulement pour offrir quelques respirations sympathiques.

D’un autre côté, ce nouveau Captain America installe beaucoup d’éléments. Ainsi, il reprend des pistes instaurées dans le premier volet et dans Avengers comme certains personnages (bon ou mauvais et de ce côté, il y a de belles surprises) mais avance plusieurs pistes, du Soldat de l’Hiver, antagoniste de notre héros, à un grand complot en passant par les manigances de Nick Fury, des allusions au passé de Black Widow toujours flou, l’arrivée du Faucon … Peut-être trop d’éléments installés qui, du coup, n’ont pas assez de temps pour être bien explorés.

Ce sont en particulier les personnages qui vont pâtir de ce déluge d’informations et d’action. On aurait ainsi voulu voir Chris Evans plus en proie au doute dans le rôle du héros « hors du temps»  qu’est Captain America (il a d’ailleurs une scène touchante avec son ex) ou explorer davantage sa relation avec le fameux Soldat de l’Hiver, et les personnages secondaires font juste le job. Pourtant cela n’empêche pas les réalisateurs de tout de même bien capter ce qui fait l’intérêt de Captain America (loin de l’image de boy scout que le grand public peut avoir) et des personnages qui gravitent autour de lui, leur donnant alors une bonne dynamique qui nous accroche pendant tout le film.

Inévitablement, le film détruit beaucoup de choses qui avaient été installées précédemment (à l’image d’Iron Man 3 et Thor 2 mais ici de manière plus importante et moins superficielle) pour imposer un nouveau statut quo avant l’arrivée d’Avengers 2 l’année prochaine (d’ailleurs, la première scène post-générique fera son petit effet). En ce sens, il se révèle bien indispensable à la saga et appelle bien une suite pour explorer davantage le personnage de Steve Rogers qui a encore d’autres facettes à montrer. En attendant, ce Captain America redore le blason de Marvel en restant très agréable à suivre.