Cléo de 5 à 7 d’Agnès Varda

Par Journal Cinéphile Lyonnais @journalcinephil

Cléo de 5 à 7
De Agnès Varda
Avec Corinne Marchand, Antoine Bourseiller, Dominique Davray
France, 1962, 1h30
Date de sortie 11 avril 1962
Date de reprise 19 mars 2014

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Synopsis

Cléo, belle et chanteuse, attend les résultats d’une analyse médicale. De la superstition à la peur, de la rue de Rivoli au Café Le Dôme, de la coquetterie à l’angoisse, de chez elle au Parc Montsouris, Cléo vit quatre-vingt-dix minutes particulières. Son amant, son musicien, une amie puis un soldat lui ouvrent les yeux sur le monde.

"Un petit chef-d’oeuvre de fraîcheur et d’inventivité. A la fois l’un des films les plus délicieux et les plus essentiels produits par la Nouvelle Vague." Les Inrocks 2014.

« Première éclatante réussite d’Agnès Varda : elle a sans tricherie, greffé la durée sur le temps. Admirable Cléo de 5 à 7 […]. Je n’hésite pas à lâcher un gros mot : un chef d’œuvre. » Jean-Louis Bory, Arts, Avril 1962

A propos du film

Avec Cléo de 5 à 7, Agnès Varda signe une cartographie en noir et blanc de la ville-lumière. De 17h à 18h30, les rues de Paris deviennent alors le lieu de tous les possibles pour Cléo. Tiraillée entre de belles rencontres (un pianiste, un projectionniste, un modèle, un soldat) et sa peur d’un possible cancer, Cléo flâne et digresse au coeur de cette carte-postale parisienne qui parcourt des artères emblématiques de la capitale : la rue de Rivoli, la rue de Huyghens, le cinéma rue Delambre, le boulevard Edgard Quinet, le parc Montsouris ou encore l’hôpital Pitié-Salpêtrière.
« Cléo de 5 à 7, c’est un portrait de femme inscrit dans un documentaire sur Paris, mais c’est aussi un documentaire sur une femme et l’esquisse d’un portrait de Paris. De la superstition à la peur, de la rue de Rivoli au café du Dôme, de la coquetterie à l’angoisse, de Vavin à la gare du Maine, de l’apparence à la nudité, du Parc Montsouris à la Salpêtrière, Cléo découvre, un peu avant de mourir, la couleur étrange du premier jour de l’été, où la vie devient possible » Agnès Varda

La photographie du film est assez singulière puisque la scène d’ouverture laisse penser à un film en couleur, mais le reste du film est entièrement en noir et blanc. En effet, la première scène se déroule dans le cabinet d’une voyante chez qui Cléo se rend pour lire les cartes de tarot, alors filmées dans leurs couleurs originales. Les scènes qui suivent, des visages des personnages aux paysages parisiens, arborent un noir et blanc qui fait écho à la Nouvelle Vague, genre cinématographique dont Agnès Varda fut l’une des rares réalisatrices.

Le compositeur Michel Legrand signe la bande originale de Cléo de 5 à 7 et joue également un des personnages du film. Il est Bob, un pianiste extravagant qui enchantera la jeune femme, alors perdue dans ses pensées.

A l’intérieur du long-métrage, Agnès Varda y a dissimulé une autre de ses réalisations : Les Fiancés du pont MacDonald. Dans ce court-métrage muet et burlesque, une ribambelle d’acteurs défilent derrière la caméra de la réalisatrice : Jean-Luc Godard, Sami Frey, Anna Karina ou encore Yves Robert. Agnès Varda déclare avoir voulu alléger le film et relâcher la tension inscrite dans le personnage de Cléo. Ce mini-film est également l’occasion pour Varda de filmer les yeux de Godard, alors habitué à porter des lunettes noires à cette époque : "Et on était amis, il a accepté de tourner cette petite histoire de lunettes où il est obligé de les enlever et ainsi on voit ses beaux yeux, ces grands yeux à la Buster Keaton."

Distribution

  •  Corinne Marchand (Cléo)
  • Antoine Bourseiller (Antoine)
  • Dorothée Blank (Dorothée)
  • Michel Legrand (Bob

Fiche technique

  • Réalisation : Agnès Varda
  • Assistants-réalisation : Bernard Toublanc-Michel et Marin Karmitz
  • Scénario : Agnès Varda
  • Dialogues : Agnès Varda
  • Musique : Michel Legrand
  • Chansons : paroles d’Agnès Varda et musique de Michel Legrand
  • Directeur de la photographie : Jean Rabier
  • Cadreur : Alain Levent
  • Bande originale : Michel Legrand et Agnès Varda
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