"Hercule est le fils de la reine Alcmène que lui a donné Zeus en cachette du roi Amphitryon pour renverser celui-ci une fois l’enfant devenu adulte. Amoureux d’Hébé, Hercule est trahi par le roi qui la destine à son autre fils, Iphiclès. Le demi-dieux est exilé et vendu comme esclave. Devenu gladiateur et renversant tous ses adversaires, Hercule, avec l’aide de Sotiris, son compagnon d’armes, va tenter de libérer le royaume de la tyrannie d’Amphitryon, arracher Hébé aux griffes de son frère, et prendre enfin sa vraie place, celle du plus grand héros que la Grèce ait jamais connu…"
Réalisateur des excellents 58 Minutes pour Vivre et Cliffhanger traque au sommet, Renny Harlin est un homme dont la filmographie ne possède de bon que ces deux films. Excepté les deux films cités précédemment, nous retrouvons des nanars tous plus ridicules les uns que les autres – Driven, Peur Bleue, Au Revoir A Jamais… -, que seuls les amateurs pourront aimé puisque divertissant malgré tout si on aime. Alors qu’il n’a jamais été aussi bas dans le cœur des cinéphiles, Renny Harlin revient avec fracas avec une adaptation cinématographique de la vie du mythologique Hercules. Fils de Zeus et de la Reine Alcmene, Hercules – dont le nom véritable est Heracles – est un homme dont la force est surhumaine et qui l’utilisera dans diverses aventures mythologiques bien connues sous le nom des "12 Travaux d’Hercules". En lisant la phrase précédente, vous vous êtes dit : "Génial, ce film va mettre en scène un homme à la force décuplée qui va devoir combattre des créatures mythologiques dans des combats titanesques et épiques". Eh bien non, Renny Harlin en a décidé autrement puisque le film La Légende d’Hercule est une introduction au personnage mythologique.
Avant d’avoir à affronter ses douze travaux – à cause de la déesse de la guerre Athéna qui l’a condamné pour ses différents crimes -, Hercules a dû faire face à des problèmes plus humains qui sont liés à l’amour. Problèmes qui sont clichés et convenus puisqu’on les retrouve dans tout bon nanar américain qui se respect. Ces problèmes ont fait de lui un homme colérique et prêt à déferler sa force sur quiconque se mettra sur son chemin. Donc ici, pas de Cerbère ou d’Amazones, mais les soldats d’Amphitryon qui barrent la route d’Hercules, souhaitant libérer son peuple. Tel Spartacus, c’est grâce à de redoutables combats en arènes qu’Hercules gagna en notoriété et devins un libérateur…un dieu. Fausse adaptation, mais vrai adaptation foireuse de l’histoire mythologique du personnage, Renny Harlin et trois autres scénaristes – pourquoi quatre scénaristes pour un tel scénario ? – ont littéralement détruit la légende d’Hercules avec un scénario qui ne lui rend pas hommage. En effet, en réduisant le personnage d’hercules au stéréotype d’un homme amoureux, prêt à tuer n’importe qui se mettra en travers de son chemin pour l’empêcher de récupérer son amour de toujours puis son peuple, il devient fade et sans intérêt. Le côté mythologique est complètement inexistant du script, mais qu’en est-il des proches d’Hercules ? Tout bon péplum se doit de posséder des longueurs essentielles au scénario afin de mettre en place un background, tout en développant les personnalités et la psychologie des personnages. Simple divertissement, ce film ne récupère du genre péplum qu’une simple, mais très efficace scène de combat en arène. Côté scénario, c’est encore une fois le néant absolu.
Écrit tel Paul WS Anderson rédige le scénario d’un opus de la saga Resident Evil, aucun personnage n’est doté d’une personnalité développée, même pas Hercules dont la légende se trouve être anéantie lors d’une scène où il se baigne avec sa dulcinée dans un environnement où les couleurs chatoyantes nous portent à croire qu’ils vivent dans un monde utopique où les bisounours chantent et danses matin, midi et soir. Visuellement trop colorés, les différents décors créés numériquement pâtissent de cette saturation des couleurs. Malgré un budget de 70 millions de dollars, le film n’est pas une franche réussite visuelle. Entre arrière-plans flous et textures baveuses, les effets numériques de ce film ne sont pas une réussite et ce n’est pas son esthétique ou son usage abusif de ralentis et d’effets 3D sans intérêts qui vont aider Hercules à sortir la tête de l’eau. Car oui, pour aller avec son temps, Renny Harlin s’est dit qu’il devait prendre exemple sur Paul WS Anderson et utiliser des ralentis lors de chaque combat afin de rendre ceux-ci spectaculaires. Malheureusement, ils produisent l’effet inverse puisqu’ils cassent tout rythme qui aurait pu être inculqué par les chorégraphies des combats. Malgré une durée des plus courte – 1h39 avec générique – La Légende d’Hercule réussi à être long et à ennuyer fermement le spectateur qui n’était au départ pas venu voir un film signé Paul WS Anderson. Certains trouveront le film divertissant – après tout pourquoi pas, chacun ses goûts -, d’autres le trouveront ennuyant, mal écrit, long et sans intérêt.