Critique : 3 Days To Kill

3 Days To Kill 1

Résumé : Nettoyeur pour le compte des services secrets, Ethan Renner apprend qu’il est atteint d’un cancer. À cette annonce, il souhaite raccrocher et rattraper le temps perdu avec sa fille, Zooey. C’est alors qu’une agent de la CIA lui propose un traitement expérimental capable de le guérir en échange d’un dernier contrat.

Les employés officiant au sein du système Europa sont décidément de sacrés farceurs. Dès le générique d’ouverture, ils dégoupillent La blague du film. "Sur une idée originale de Luc Besson." Non mais il fallait oser ! "Originale." Cela fait pourtant un baille qu’une idée originale n’a pas traversée l’hémisphère droit de notre chère Luc Besson. Ceci dit, c’est vrai qu’il en fallait, de l’imagination, pour écrire le scénario de 3 Days To Kill, long métrage d’action contant l’histoire d’un nettoyeur qui compte recoller les morceaux avec sa fille en même temps que casser du turque, de l’italien et du yougoslave en plein Paris.

Quoi ? Ça ressemble à Taken ? Mais vous faites fausse route. Cette fois, le papa baston, il a un cancer qui le fait tousser comme un vieux tonneau. Il est cacochyme, le pauvre pépère. En plus, il est forcé de rompre sa promesse de remiser revolver dans son étui. En effet, il doit honorer un dernier contrat pour le compte d’une agent de la CIA sapée comme une péripatéticienne de province afin qu’il puisse obtenir sa picouse quotidienne de liquide fluo (vraisemblablement du plutonium… ou un spécimen de vaccins provenant de la réserve personnelle de Roselyne Bachelot) qui lui permettra, à long terme, de soigner ce mal qui le ronge. Un traitement expérimental aux effets secondaires néfastes : des vertiges, des hallucinations, causant ainsi de graves effets de déformation sur l’image – les mêmes que ceux qu’on trouve dans l’onglet "Filtre" de Photoshop CS5. Heureusement, ces réactions, fortement préjudiciables si vous êtes en train de pourchasser un chauve, disparaissent rapidement avec une bonne rasade de Vodka. Finalement, on est à des années lumières de Taken.

À côté de cela, il y a de la tendresse, de la romance, de l’émotion. Le héros, Ethan, fait des tas de trucs avec sa fille : des tours de chaises volantes, boire du chocolat chaud, il lui apprend même à faire de la bicyclette devant les marches du Sacré Cœur. Franchement, il est super cool Kevin Costner. En plus, c’est un super acteur ! Il livre là une performance qui a du souffle. Son investissement physique lors de ces douloureuses scènes où son personnage est pris de quintes est total. On me dirait qu’il a des métastases collées aux poumons que ça ne m’étonnerait pas. Ça, cela aurait été de l’actor’s studio ! En plus, il porte super bien le cuir, ce qui, vous l’avouerez, ne gâche rien à l’affaire. Un beau programme ficelé par une intrigue d’espionnage habillement montée en épingle, avec une histoire d’albinos, de loup, de mallette, de grand Ballamouchi. On sent qu’il y a eu de la sueur, du sang, et du café versé sur ce script pour en faire un sujet d’actualité brûlant.

En réalité, toutes ces petites vérités maquillées sous une généreuse couche de mauvaise foi cache un profond attachement à ce film d’action qui apparait comme un beau plaisir coupable. On ne sait si c’est la satisfaction de retrouver Kevin Costner dans un premier rôle, la mise en scène nerveuse de McG, la jolie photographie de Thierry Arbogast, ou bien ces traits d’humour parfois dévastateurs, mais 3 Days To Kill se révèle être un divertissement plus recommandable que les récentes productions sorties des usines Europa. (2.5/5)

3 Days To Kill 2

3 Days To Kill (France, 2014). Durée : 1h54. Réalisation : McG. Scénario : Luc Besson, Adi Hasak. Image : Thierry Arbogast. Montage : Audrey Simonaud. Musique : Guillaume Roussel. Distribution : Kevin Costner (Ethan Renner), Amber Heard (l’agent Vivi Delay), Hailee Steinfeld (Zooey Renner), Connie Nielsen (Christine Renner), Tomas Lemarquis (L’Albinos), Richard Sammel (Le Loup), Marc Andreoni (Mitat Yilmaz).