Samedi 22 mars à 16h30, à la bibliothèque du 4ème arrondissement, un documentaire sur José Mujica en présence de la réalisatrice

Par Journal Cinéphile Lyonnais @journalcinephil

Comme chaque année la section Les Regards, section « documentaire et courts métrages » des Reflets du cinéma ibérique et latino-américain, nous permet de découvrir des films inédits et des jeunes réalisateurs de talent. C’est le cas de la réalisatrice franco-uruguayenne lucia wainberg sasson qui viendra présenter trois de ces films ("Je suis Jose Mujica le pouvoir est dans le coeur", "Graines de lumière", "Danièl Vidart, un paysan éclairé").

Le programme des Regards

Les séances des films de Lucia  Wainberg Sasson en sa présence :

  • JE SUIS JOSE MUJICA, LE POUVOIR EST DANS LE CŒUR : Samedi 22 mars à 16h30 à la bibliothèque du 4ème arrondissement – la Croix Rousse (Avant-première)
  • DANIEL VIDART, UN PAYSAN ECLAIRE : Lundi 24 mars à 12h l’amphithéâtre D2.01 à l’Université Catholique
  • GRAINES DE LUMIERE – SEMILLAS DE LUZ : Lundi 24 mars à 12h30 l’amphithéâtre D2.01 à l’Université Catholique

Je suis Jose Mujica… Le pouvoir est dans le coeur
De Lucia Wainberg Sasson
Uruguay – 2013 – 52’ – vostf
Avant-première
Montage : Laura Lefebvre
Musique : Leonardo Croatto, Philippe Amir, homasi

Ce film fait le portrait de José « Pépe » Mujica, leader historique uruguayen, révolutionnaire vivant, filmé caméra au poing, sur un ton intime et inattendu ; une interview personnelle qui se transforme en un message universel pour l’avenir.

Inspirée par le texte de Hanna Arendt, "La politque a-t-elle encore un sens ?", une jeune femme interroge le devenir de la démocratique avec son regard. Le président iconoclaste plante sa vision pour affronter le nouveau millénaire avec  créativité. Un document précieux, réalisé au cours des 8 dernières années.

Interview de la réalisatrice effectuée par Pascale Amey, présidente de l’association "Pour le Cinéma".

Pourquoi vouloir faire un portrait de José Mujica ?

J’ai rencontré José Mujica par hasard en 2005, dans une ambassade, il est venu vers moi, je ne savais pas qui c’était, j’ai eu la vision de la nécessité de le filmer et, j’ai voulu suivre l’évolution de vie sur un temps donné de cet homme. Entre temps il est devenu président .Ce n’était pas un vouloir, sinon une nécessité.Je me suis rendue compte que j’avais enregistré tout le nécessaire pour faire un film sur lui. Quand on le rencontre personnellement, il est très impressionnant, on a le sentiment d’être devant un moment d’Histoire et il est d’une simplicité déroutante.

 Que t’inspire l’expression « le président le plus normal du monde ? 

La spontanéité que Mujica exerce comme attitude au sein du pouvoir, est juste sa manière d’être. En même temps, malgré les apparences de simplicité, je pense qu’il maîtrise cette complexité.

 En quoi penses-tu qu’il puisse inspirer les jeunes générations ?

Il donne confiance, il sème des valeurs : trouver le sens dans sa vie et de conquérir sa liberté, il diffuse au fond un message de paix pour ceux qui veulent bien entendre et garder uniquement sa partie sage et positive. Je n’ai pas fait un portrait politique, c’est juste le dessin de sa personnalité et le coeur de son message dont j’ai fait la synthèse pour le transmettre.

Combien de temps pour écrire ce film, le tourner, le monter ?

Ce film a été tourné, et s’est écrit au montage. Entre 2005 ou je l’ai filmé 1 fois et 2 autres fois où je l’ai croisé personnellement, ils nous a fallu 2 mois avec Laura Lefevre, qui habite à Lille, pour le monter.

 Au final, la politique a-t-elle encore un sens ?

C’est la question de fond que pose le film. Mujica n’est pas une solution, il n’est qu’un exemple. Dans ce moment ou pour moi le monde vit un vide de sens au niveau de l’offre politique. Le sens dans la politique serait de réintégrer l’humain au coeur du dispositif et non de laisser la soif de pouvoir régner, ce serait réhabiliter l’éthique dans le pouvoir le sens de la politique, comme le disait les anciens en Grèce. Je pense que Mujica nous fait réfléchir sur ce territoire.

Il faut aussi prendre du recul, car c’est le discours de Mujica, la réalité de sa gouvernance, c’est autre chose. D’autres films existeront là-dessus.

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