ATTENTION, risque de micro-spoil…
Réalisateur des cultissimes Jumanji et Chérie, j’ai rétréci les gosses, mais également du très médiocre Jurassic Park III, Joe Johnson laisse sa place à un duo de réalisateurs fraîchement débarqué du petit écran afin de prendre en main la suite des aventures de Captain America. Après Captain America : The First Avengers, paru sur nos écrans le 17 août 2011, voici que débarque Captain America : Le Soldat de l’Hiver, troisième film de la phase 2 de Marvel. Véritable point central à la franchise Marvel et à son regroupement de super héros qu’est Avengers, le Captain forcément besoin d’un traitement de faveur. Il est le digne représentant de cette ligue des justiciers made in Marvel et l’archétype du soldat américain patriotique jusqu’au bout des dents. Méconnu en France jusqu’en 2011, le captain a gagné en notoriété grâce à l’excellent film de Joe Johnston, mais également grâce au film Avengers, véritable monument dans le domaine du divertissement.
Une suite est toujours complexe à mettre en place, surtout lorsqu’elle débarque après des films qui ont mis un grand coup de pelle dans un bac à sable rempli de cailloux. Afin de ne pas faire perdre de temps aux fans de la franchise et accessoirement aux spectateurs en règle générale, les réalisateurs ont pris au pied de la lettre le terme suite et nous offre avec Captain America : Le Soldat de l’Hiver un film qui ne dispose d’aucune introduction. Propulsant le spectateur au sein de l’action dès le premier plan, ce film ne perd pas de temps à nous introduire à nouveau les personnages et ce n’est pas plus mal. Disposant d’un rythme effréné du premier au dernier plan, cette suite est un divertissement Marvel de la lettre « M » à la lettre « L ». Gros blockbuster qui nous offre des scènes d’action spectaculaire et des explosions à nous brûler la rétine – à prendre comme un point positif et non pas négatif – , Captain America : Le Soldat de l’Hiver remplit avec brio son cahier des charges qui est d’offrir aux spectateurs un moment agréable en compagnie de super héros auxquels on s’est attaché depuis maintenant quelques années.
Malheureusement, le film déçoit malgré tout et laisse sur sa faim le spectateur, qui aurait souhaité avoir un blocbkbuster dépassant le simple stade du divertissement agréable. Ce n’est pas faute d’avoir ajouté de nouveaux personnages à l’intrigue, ainsi qu’une intrigue lorgnant grossièrement vers le film d’espionnage. Scénaristiquement parlant, le film dispose de bonnes idées, c’est indéniable. Au stade des bonnes idées scénaristiques, on retrouve notamment de nouveaux personnages qui reviendront à plusieurs reprises dans le monde Marvel, qui se nomment Le Faucon et Le Soldat de l’Hiver. Alors que le premier s’avère être bien traité, car disposant d’une véritable personnalité et d’un petit humour qui fait son effet, la seconde déçoit par sa véritable identité qui contraint le film à lorgner vers le pathos sur sa fin. À cela on ajoutera également qu’il s’agit d’une vraie suite au film de Joe Johnson. Retrouvant des personnages et une organisation déjà présente dans Captain America : The First Avengers, les spectateurs ne l’ayant pas vu pourraient se retrouver perdu lors des révélations pourtant bien écrites et permettant au film de s’inscrire parfaitement dans la timeline Marvel. Toutefois réside de grosses lacunes scénaristiques dans ce film comme son ton faussement sombre.
Souhaitant faire croire aux spectateurs que cette suite est plus sombre et violente que son premier opus, il use d’une colorimétrie plus terne et appuyant davantage sur les couleurs à connotations comme le noir, le bleu foncé, l’orange. C’est bien beau de vouloir faire croire, mais faut-il encore y aller franchement. Prévisible et assez grossier dans ses rebondissements, le film déçoit par son manque de finition et son côté divertissement qui ne prend pas d’initiatives. Ça manque d’audace et de brutalité. Ce qui est paradoxal puisque le film regorge de scènes d’actions brutale et dynamique, mais les enjeux de celles-ci ne sont pas énormes et on les regarde simplement comme un enfant regardant un gâteau dans le four. C’est beau et ça donne faim, mais on en veut toujours plus. Visuellement très beaux à la fois grâce à une photographie magnifique qui met bien en valeur les personnages comme les décors et à des effets spéciaux spectaculaires, le Captain America peut dormir sur ces deux oreilles, son film est l’un des plus beaux existant à l’heure actuelle. Par ailleurs, il faut noter la présence de très beaux plans larges qui mettent exceptionnellement en valeur les environnements et l’action qu’il met en évidence. Néanmoins, cette réalisation est bancale à cause de scènes de combats où s’enchaînent trop rapidement les plans serrés et rendent ces combats brouillons. Parfois magnifique, parfois médiocre, on ne sait pas sur quel pied danser avec la réalisation des frères Russo. De plus, réside une scène finale absolument splendide, mais dont le montage parallèle ne permet pas au spectateur d’apprécier à leur juste valeur chaque moment et chaque combat qui se fait de par et d’autres de la ville, bâtiment ou héliporteurs.
On ne va pas se mentir, Captain America : Le Soldat de l’Hiver est un divertissement impeccable. On passe un agréable moment en compagnie du captain et de toute sa bande, mais il ne réussit pas à dépasser le stade de simple divertissement. Malgré un traitement visuel impeccable et une bande sonore en parfaite cohérence avec l’action, il réside des défauts scénaristiques qui ne permettent pas à la pilule de passer. Un bon divertissement, rien de plus ou presque…