[Critique Cinéma] Evasion

Par Nivrae @nivrae

Evasion est un film de Mikael Hafstrom

Date de sortie : 13 novembre 2013

Disponible en DVD/VOD/BRD : 19 mars 2014

Casting : Sylvester Stallone, Arnold Schwarzenegger, Jim Caviezel, Faran Tahir, Amy Ryan

Synopsis : Ray Breslin est un ingénieur spécialisé dans la conception de prisons ultra-sécurisées. Il teste lui-même l’efficacité de ces bâtiments en se faisant enfermer puis en s’évadant. Contacté par une société privée souhaitant tester un concept révolutionnaire de prison, il se retrouve prisonnier. Piégé dans ce complexe ultra-moderne, harcelé par un directeur impitoyable et son gardien corrompu, Ray doit s’allier avec Swan Rottmayer, un co-détenu, pour s’en sortir.

Amis des films d’action des années 80, soyez les bienvenus. Pour les autres j’emprunterai les mots de Dante : vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance.

Le film ne vaut que par deux arguments : Stallone et Schwarzenegger, réunis dans un même film. Mikael Hafstrom, qui avait déjà commis The Rite, fait le boulot, rien d’extraordinaire. Le scénario tient à peu près malgré plusieurs facilités auxquelles les films des deux bodybuildés nous ont déjà habitués.Le jeu d’acteur des deux compères est monolithique, les mâchoires carrées ont vieilli mais bougent toujours aussi peu et aucune émotion ne se présente. Pourquoi alors, me direz-vous, la note n’est-elle pas plus basse (puisque vous l’avez regardée, avouez-le) ? Eh bien probablement par tendresse.

En effet, ce film sent les années 80 à plein nez et les clins d’œil sont nombreux. Entre l’interrogatoire subi par Schwarzenegger ou sa scène devant l’hélicoptère, les références nous sont assénées avec la même subtilité que sa filmographie. Même le bateau ne peut s’empêcher de nous désigner que le seul intérêt est le duo principal Stallone/Schwarzenegger en arborant un gigantesque SS à la proue. Les répliques sont courtes, taillées comme dans les années 80 (« tu frappes comme un végétarien »,…) et permettent de retrouver ce charme, même si l’on retrouve finalement peu de punchlines. L’idée de l’évasion évite l’écueil de l’énième film d’action bourrin que l’on connaît par cœur et ajoute des éléments supplémentaires. La première évasion d’introduction est tout à fait réussie, c’est après que les incohérences se cumulent (la principale étant qu’il semble que les prisonniers de la prison ultra-moderne ne soient jamais fouillés…). L’attitude des personnages l’un envers l’autre peut paraître étrange au premier abord, mais leur intérêt mutuel se justifie cependant tout à fait. Cependant il est difficile de passer sur les effets spéciaux, qui manquent de qualité pour un film qui aura coûté entre 50 et 70 millions de dollars alors qu’à l’écran le film a un côté très cheap.

Le casting est également destiné à des fans. Dès qu’un personnage secondaire apparaît, son visage nous dit quelque chose, Jim Cazeviel, Amy Ryan, Sam Neil, Vinnie Jones, Vincent D’Onofrio, 50 Cent…

Les bonus du DVD apportent un documentaire sur la fabrication du film, qui est plus un outil promotionnel qu’un making-of, mais permet de se rendre compte que tout le monde ne semble pas avoir les mêmes ambitions pour le film, le producteur parlant de créer une franchise, ce quia déclenché mon hilarité. On y trouve également le commentaire audio du réalisateur et du scénariste. Le film est disponible en VO anglaise et en français. Si le jeu des acteurs n’y aide pas, le doublage français parvient tout de même à être effroyable à lui tout seul.

Note : 5/10 Le film ne revendique rien d’autre que ce qu’il est, un film avec Stallone et Schwarzenegger, conçu, présenté et filmé comme un film des années 80 avec deux acteurs vieillissants qui ne feront probablement pas d’autre film où ils partagent autant de scènes ensemble. Evasion fera sourire les fans, les autres peuvent passer leur chemin.