Dans le cadre de Ciné-Collection, une fois par mois, les salles du GRAC proposent de (re)découvrir un film du répertoire. Les titres sont proposés en copies restaurées au format numérique. Au mois de mai, c’est " Les Fraises Sauvages" d’Ingmar Bergman qui est à l’affiche.
Un grand nombre de séances sont présentées par un spécialiste ou un cinéphile averti.
Consultez les horaires des séances dans chacune des salles sur le site du GRAC
Programme à télécharger
Les Fraises Sauvages d’Ingmar Bergman
Avec Victor Sjöström, Bibi Andersson, Ingrid Thulin
Suède, 1957, 1h31, N&B
Date de reprise : 5 mars 2014 en version restaurée
Ours d’or – Berlin 1958
Synopsis
Le docteur Isak Borg part à Lund pour assister à une cérémonie de jubilé en son honneur. Au cours de ce voyage, dans sa propre limousine et accompagné de sa bru, il fait le point sur sa vie et finalement se réconcilie avec lui-même.
Un road movie bergmanien à travers les souvenirs d’une vie
« Claude Chabrol distinguait deux types de cinéastes : les poètes et les conteurs , ceux qui lisent le monde comme un chant et ceux qui le déchiffrent comme une histoire. Ils sont précieux les réalisateurs qui concilient ces deux natures. Ingmar Bergman est de ceux-là, avec Les fraises sauvages plus qu’avec aucun autre film. Épopée intime dans le lit du temps , élégie en clair-obscur de la vie d’un professeur misanthrope (interprété par le sublime Victor Sjöström), ce 20ème long-métrage du plus renommé des cinéastes suédois est un film atemporel, à l’égal des pérégrinations littéraires chez Borges. Chef-d’oeuvre idolâtre marqué d’ombres et raviné d’éclats diaphanes , ce voyage crépusculaire dans la vie troublée d’un vieil érudit est une aventure profonde , joyeuse et capiteuse dans l’existence des rêves et les mirages de la vie. »
Flavien Poncet, Ciné Mourguet, Ste-Foy-lès-Lyon
Quelques films d’Ingmar Bergman
Ingmar Bergman (1918-2007), réalisateur des films Le Septième Sceau (1957), Persona (1966), Cris et chuchotements (1972), Scènes de la vie conjugale (1973), Fanny et Alexandre (1982)…
A propos du film
Le scénario des Fraises sauvages a été écrit alors que son réalisateur, Ingmar Bergman, était sur un lit d’hôpital. Neuf ans plus tard sort en salles Persona, dont les premiers fragments ont également été écrits lors d’un séjour du cinéaste à l’hôpital.
Le directeur de la photographie Gunnar Fischer, qui aura collaboré à sept reprises avec Ingmar Bergman, a déclaré que de nombreuses scènes des Fraises sauvages ont dû être tournées en intérieur à cause de l’état de santé de l’acteur Victor Sjöstrom qui interprète le rôle principal du docteur Isak Borg : "Nous avons dû nous contenter de très mauvaises surimpressions pour rendre le paysage en train de défiler par la vitre de la fenêtre de la voiture, parce que nous ne savions pas, d’un jour sur l’autre, si Victor n’allait pas mourir". Ingmar Bergman avait promis à l’acteur que s’il acceptait le rôle, il serait rentré chez lui chaque jour à 17h15 et aurait son grog de whisky. Dans le film, Victor Sjöstrom est âgé de 78 ans, comme le personnage qu’il interprète. Ce sera sa dernière apparition au cinéma.
Dans un carnet de tournage, Ingmar Bergman dira de Victor Sjöström : "Nous avons tourné les gros plans d’Isaac Borg lorsqu’il trouve la lumière et la paix intérieure. Son visage brillait d’un éclat mystérieux, reflet d’une autre réalité. Ses traits étaient brusquement devenus doux, presque effacés. Il avait l’air ouvert, souriant, tendre. C’était un miracle. Le calme total… la paix et la lumière de l’âme. Jamais avant ni depuis je n’ai rencontré de visage si noble et si libéré". Sans cet acteur, le cinéaste suédois n’aurait pas tourné le film puisque c’est à lui qu’il avait directement pensé quand il avait imaginé l’histoire du professeur Isak Borg.
Les Fraises sauvages doit son titre à un souvenir d’enfance du vieux professeur qui se souvient de ce petit coin de paradis où il cueillait des fraises près de la maison familiale. Déjà en 1950, Ingmar Bergman faisait référence à ces fruits dans Jeux d’été. Et comme une sorte de prélude, dans une scène du Septième Sceau, Mia (Bibi Andersson) offre des fraises sauvages et du lait au chevalier. Un indice qui en disait long quant à son prochain film, alors en préparation.
Les Fraises sauvages doit son titre à un souvenir d’enfance du vieux professeur qui se souvient de ce petit coin de paradis où il cueillait des fraises près de la maison familiale. Déjà en 1950, Ingmar Bergman faisait référence à ces fruits dans Jeux d’été. Et comme une sorte de prélude, dans une scène du Septième Sceau, Mia (Bibi Andersson) offre des fraises sauvages et du lait au chevalier. Un indice qui en disait long quant à son prochain film, alors en préparation.
Les initiales du héros, le professeur Isak Bjorg, sont également celles d’Ingmar Bergman. Une similitude qui n’est pas anodine puisque l’on peut voir dans Les Fraises sauvages une veine autobiographique : Bergman ouvre avec nostalgie la malle à souvenirs d’un vieil homme. Réflexion sur l’existence, le temps qui passe… Bergman n’a même pas 40 ans quand il réalise ce voyage introspectif, mais s’identifie clairement au personnage du professeur.
Fiche technique
- Réalisation : Ingmar BERGMAN
- Scénario : Ingmar BERGMAN
- Avec : Victor SJÖSTRÖM, Bibi ANDERSSON, Ingrid THULIN & Gunnar BJÖRNSTRAND
- Musique : Erik NORDGREN, Göte LOVÉN
- Directeur de la photographie : Gunnar FISCHER
- Décors : Gittan GUSTAFSSON
- Montage : Oscar ROSANDER
- Producteurs : Allan EKELUND, SVENSK FILMINDUSTRI