"Près d’une grande métropole, la police découvre, entassés dans un container, des dizaines de corps putréfiés victimes d’un mal mystérieux. Au même moment, un passeur de clandestins, atteint d’un virus inconnu, décède à l’hôpital. Quelques heures plus tard, les urgences de la ville croulent sous l’afflux des malades. le chaos s’installe.
Afin d’enrayer la propagation du virus, les autorités imposent une mise en quarantaine. Tous les habitants sont confinés en zone de sécurité. La tension monte. Certains vont risquer leur vie pour sauver leurs proches, d’autres vont risquer celle des autres pour sauver la leur. Pendant ce temps, un survivant du container court dans la ville…"
En France, on a un énorme problème avec la diffusion des films. Alors que des films comme Supercondriaque truste les premières places au box-office, un Abel Ferrarra s’apprête à sortir uniquement en vod, que 22 Jump Street et The Raid 2 voient leurs sorties reportées de plusieurs mois, ainsi que la suite d’Anchorman et un film catastrophe coréen qui sortent en direct-to-video. Je pourrais faire une chronique entière sur la distribution des films en France, mais ici on va s’intéresser à un cas en particulier. Le dernier film asiatique arrivé chez nous en direct-to-video : Pandémie.
Pandémie commence donc par une batterie d’images plutôt trash. Des corps putréfiés et des passagers clandestins malades dans un container défilent devant nos yeux écarquillés, avant que les personnages que l’on va suivre tout au long du film, soient introduits dans le récit, de plutôt belle manière, avant d’être réduits à de simples stéréotypes durant le film. Il est dommage qu’il en soit ainsi pour les personnages, tant le film se serait révélé vraiment surpuissant s’il avait bénéficié d’une écriture plus fine. Si Pandémie est bien un film catastrophe, il se veut également un film fataliste et politique. En effet, les interventions incessantes des Américains sont montrées comme inefficaces, et le film est rempli d’images impressionnantes, en plan large, comme une autoroute remplie de malades ou un stade abritant des corps à brûler.
Le principe scénaristique repris dans ce Pandémie, est de mixer une pandémie à grande échelle avec l’apocalypse version Shaun of the Dead. Non je plaisante, mais l’action du film se déroule sur une seule journée, procédé également utilisé dans le chef-d’œuvre d’Edgar Wright. Le cinéma asiatique n’est pas spécialement connu pour sa finesse, et on en a une preuve de plus ici, tant tout est assez grossier, de l’histoire aux relations, en passant par l’écriture des personnages. Si la tension est bien présente et l’ambiance paranoïaque maîtrisée, on met vraiment un certains temps à rentrer dans le film. On tiquera souvent sur des passages vraiment clichés et des personnages caricaturaux, qui semblent avoir été programmés pour ne pas évolués.
Il n’empêche que malgré ses petits défauts, Pandémie est un film très réussit, qui aurait bien plus mérité une exploitation ciné que toutes les comédies françaises et blockbusters décérébrés à la Need for Speed, rien que pour ses séquences de catastrophe, très maîtrisée. Certes, en la matière, le cinéma coréen nous aura offerts bien mieux (jetez un coup d’œil au film de monstre, The Host réalisé par Bong Joon-Ho) mais on ne crachera pas sur un film aussi réussit, malgré quelques défauts, même si, parfois gros.