Elijah Wood revient dans Grand Piano, un thriller musical qui porte bien l’empreinte d’Hitchcock et qui sortira chez nous directement en vidéo le 30 avril.
Après un générique nous mettant dans l’ambiance et une rapide présentation du personnage incarné par Elijah Wood, pianiste encore traumatisé par son échec cinq ans plus tôt, l’intrigue a le mérite de démarrer assez vite et de ne laisser aucun temps mort. Tout se passe presque en temps réel avec une unité de lieu qui sera toujours respectée. A partir de là, il faut forcément trouver quelques moyens pour dynamiser l’intrigue et on ne peut pas se contenter de voir le pianiste lire les menaces figurant sur sa partition. C’est alors que tout s’emballe.
Car pour faire bouger le personnage et lui donner des interactions, les scénaristes vont multiplier les invraisemblances. Allers-retours dans les coulisses pendant les morceaux, utilisation du portable, oreillettes, le pianiste qui parle en même temps qu’il joue (il est vrai très doué oui), beaucoup de ficelles semblent ici assez énormes pour vraiment fonctionner, même si on peut comprendre pourquoi elles sont là. Et pourtant, si on fait l’impasse sur leur artificialité, ça fonctionne plutôt bien grâce à un rythme particulièrement soutenu grâce auquel l’ennui ne pointe jamais le bout de son nez alors que Wood ne fait qu’une choses, les doigts sur le clavier (et en ce sens, il fait bien passer sa détresse).
Mais surtout, Grand Piano est bien le film qui découle d’une grande influence d’Hitchcock. Impossible ici de ne pas voir l’hommage rendu à l’Homme qui en savait trop et l’on retrouve bien ici tous les archétypes du maître du suspense, du mac guffin aux détournements d’attention en passant par les femmes blondes ou un montage recelant quelques idées assez efficaces (un égorgement évoqué par le passage de l’archet sur le violoncelle, …). Et l’on pourra aussi reconnaitre au film cette tendance à utiliser de longs plan de caméra aux mouvements amples, rendant toute l’action parfaitement lisible et faisant état de l’esprit paniqué de Wood.
Si l’on pourra regretter le final vite achevé avec un John Cusack pas très inspiré, le film se termine sur la note de mystère qu’il faut et on aura au final passé un bon moment devant ce Grand Piano qui joue avec le code du maitre sans avoir la prétention de lui arriver à la cheville et l’assume parfaitement. C’est pas désagréable.