Critique B.O. : The Amazing Spider-Man 2

The Amazing Spider-Man 2 BO

Hans Zimmer perd le fil tissé par James Horner dans cette suite électronique qui échoue à mettre en émoi nos sens de béophile.

Cette bande-son, illustrant la descente en piqué de la franchise dans les profondeurs du cinéma pubère, bénéficie d’un copieux casting. Pharrell Williams, Alicia Keys, Tom Holkenborg, Mike Einzinger, Andrew Kawczynski, Johnny Marr et Steve Mazzaro se sont ainsi donnés rendez-vous autour de l’électrique Hans Zimmer, préféré par la production à son prédécesseur, James Horner, qui avait pourtant su imprimer son style à défaut d’avoir restituer la folie des œuvres de Danny Elfman et Christopher Young. Une réunion de talents particulièrement séduisante mais qui tient finalement davantage du bon gros coup marketing comme sait si bien les planifier Sony. En effet, on se demande en quoi la présence au générique d’une des plus grosses machines à tubes de l’année passé ait changé quoi que ce soit à la nature profonde de cette partition. Hormis Here, une des sept dispensables chansons pavant la seconde galette de cette élégante et onéreuse édition collector, rien ne témoigne de l’implication du chanteur dans le processus d’écriture du score. On formulera peu ou proue la même remarque à la renversante Alicia Keys, qui prête son magnifique organe pour un très bon titre (It’s On Again) esthétiquement un peu hors sujet. Difficile donc de ne pas y voir dans cette congrégation de pop-star autre chose qu’un pur argument de vente afin d’assurer le service après-vente de la bête. Il ne reste alors plus qu’à dépecer la toile d’infrabasse tissé de fil blanc par notre ami Hans Zimmer. À vu de nez, on pensait que cette nouvelle incursion dans le registre héroïque renouerait avec le charme des tires de canons réalisés sur l’ignoble Man Of Steel. Finalement bien moins fatiguant à écouter que ne le fut sa partition pour le dernier Superman, le résultat reste malheureusement en deçà de ce qu’on pouvait attendre pour un film de super-héros. Les efforts fournis par le compositeur pour marier l’ampleur du symphonisme à ses traditionnels échantillonneurs sont assez remarquables lorsque les cuivres nous embarquent dans les acrobaties aériennes exécutées par l’homme-araignée (I’m Spider-Man) et qu’entre en scène Max Dillon/Electro (My Enemy, Look At Me) et son thème, jouissant d’une combinaison conductrice de bonnes ondes, virevoltant sans cesse entre la performance électronique et l’évènement orchestral par l’utilisation du hautbois, dont Zimmer avait précédemment fait un usage similaire sur Matchstick Men. Mais ces quelques coups de vents sont malheureusement les seuls vestiges d’une tentative avortée de réunir enfin deux écoles de pensée. Le reste, à l’exception notable de l’envoutant venin coulant dans les veines de Harry’s Suite, est ainsi composé de pistes atmosphériques romantiques agréables mais assez peu remarquables. Tout ça… pour ça, au final. (2.5/5)

Sortie (Album) : 22/04/2014. Sortie Film (France) : 30/04/2014. Édition : Columbia. Format : CD. Compositeur : Hans Zimmer. Durée : 115:02.

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