Stephen King est à mes yeux l’auteur qui s’exprime au sujet du métier d’auteur avec le plus de justesse et de générosité. Son ouvrage On writing fait définitivement partie de mes bibles en la matière.
L’écriture est pour lui un véritable sacerdoce. Il a signé ses premières œuvres aux portes de l’adolescence et n’a quasiment jamais passé depuis, un jour sans s’asseoir à son bureau. Rien ne semble pouvoir venir à bout de son inspiration horrifique et galopante, ni la mort (il a échappé de justesse à un très grave accident il y a une quinzaine d’années), ni la cécité qui le menace (il souffre d’une dégénérescence de la rétine). S’il existe une manière d’écrire d’outre-tombe, il la trouvera à coup sûr!
Voici quelques judicieux conseils qu’il adresse aux jeunes auteurs…
Non, vous n’avez pas fini d’entendre parler de Stephen King dans ces colonnes, loin s’en faut, car ses témoignages et conseils d’écriture valent de l’or. En voici une nouvelle salve, issus de son incontournable ouvrage On Writing.
1. Dans un premier temps, écrire pour soi-même sans se soucier d’une éventuelle audience.
2. Ne pas utiliser la forme passive.
3. Eviter les adverbes au possible.
4. Ne pas nourrir une obsession pour une grammaire parfaite, « show off », pour un style trop ampoulé.
5. Avoir confiance en sa propre magie, sa capacité à écrire.
6. Lire, énormément. « Lorsqu’on n’a pas le temps de lire, on n’a ni le temps, ni les outils pour écrire ».
7. Etre sincère avec soi-même. Ne pas écrire pour faire plaisir à autrui, ne pas se censurer, a contrario, dans la peur de froisser autrui.
8. Eteindre la télévision lorsqu’on écrit.
9. Se donner trois mois pour achever un premier jet du roman/scénario.
10. Rester en bonne santé, et, si possible, marié(e). On écrit mieux dans un état de stabilité émotionnelle.
11. Ecrire un mot à la fois, quelle que soit l’ampleur du projet.
12. Couper le téléphone et toutes sources de distraction lorsqu’on écrit.
13. Cultiver son propre style plutôt que de chercher à copier celui d’un(e) auteur(e) connu(e).
14. Fouiller le plus profondément possible dans son inspiration, sa mémoire, pour nourrir le récit.
15. Faire un break entre l’écriture du premier jet et sa relecture.
16. Ne pas laisser les recherches effectuées pour le projet noyer l’intrigue.
17. Ne jamais oublier qu’écrire est sensé rendre heureux/se.