"Lorsqu’elle épouse le Prince Rainier en 1956, Grace Kelly est alors une immense star de cinéma, promise à une carrière extraordinaire. Six ans plus tard, alors que son couple rencontre de sérieuses difficultés, Alfred Hitchcock lui propose de revenir à Hollywood, pour incarner Marnie dans son prochain film. Mais c’est aussi le moment ou la France menace d’annexer Monaco, ce petit pays dont elle est maintenant la Princesse. Grace est déchirée. Il lui faudra choisir entre la flamme artistique qui la consume encore ou devenir définitivement : Son Altesse Sérénissime, la Princesse Grace de Monaco. "
Film d’ouverture de la 67e édition du Festival de Cannes, Grace de Monaco est un film dont la date de sortie n’a cessé d’être repoussé, à un tel point que le film n’a failli jamais avoir le droit à sa sortie en salles à cause de producteurs mécontents du film et du montage proposé par son réalisateur. Et si les frères Weinstein avaient raison ? Et si le film Grace de Monaco n’aurait jamais dû voir le jour ? C’est bien la question qui ce pose, car depuis la présentation du film à Cannes et sa sortie en salles, celui-ci ne cesse de faire parlé de ce faire assassiner par les critiques comme les spectateurs. C’est une évidence que ce film a parfaitement sa place au Festival de Cannes et qui plus est en ouverture. Depuis plusieurs années maintenant, nous sommes habitués à voir en ouverture du Festival des films où prônent le glamour et les paillettes. Moulin Rouge et Gastsby Le Magnifique en tête, mais ces derniers avaient au moins le mérite d’être des films convenables et dont le visionnage ne déroutait pas le spectateur, ce qui est le cas de Grace de Monaco. Nouvelle réalisation signée Olivier Dahan, metteur en scène du mondialement connu La Môme ou encore de la comédie absurde étrangement nommée les Seigneurs, Grace de Monaco est une fiction retraçant une période de la vie de la Princesse de Monaco j’ai nommé Grace Kelly.
Loin d’être le biopic annoncé sur la princesse, il faut se rendre à l’évidence qu’Olivier Dahan n’a véritablement pas réalisé un biopic, mais bien une fiction inspirée d’évènements et de personnages ayant eu lieu. Il souhaite mettre en lumière des personnages qui ont réellement vécu à travers un scénario où viennent se confronter deux arcs narratifs principaux que sont : la vie populaire de Grace Kelly et la confrontation politique entre Monaco et la France qui souhaite annexé le rocher. Au centre de ces histoires, nous retrouvons donc la Princesse de Monaco qui se voit tiraillé entre l’envie de retrouver les plateaux de cinéma pour son réalisateur fétiche – Alfred Hitchcock – et le devoir de faire face au danger que représente la France pour Monaco. Alors que le film se nomme Grace de Monaco, Arash Amel, dont c’est le premier scénario, nous livre un script brouillon auquel le but premier est de mettre en évidence la convergence entre la vie politique du Prince Rainier et la vie professionnelle de son épouse. Telles deux plaques tectoniques s’apprêtant à rentrer en collision avant de produire un séisme, ce script aurait dû développer avec tension les personnages principaux afin qu’ils nous paraissent déterminés et prêts à s’affronter afin de savoir lequel aura la main mise sur l’autre et pourra alors exercer la vie dont il rêve. Loin du séisme que l’on aurait souhaité avoir, Grace de Monaco est un film ennuyeux et à la réalisation sirupeuse de bons sentiments et de plans larmoyants. Mélangeant comme bon leur semble les moments de discorde politique entre Charles de Gaulle et le Prince Rainier avec les moments de doute de la Princesse de Monaco, ils n’arrivent jamais à mettre en place une tension ou un rythme permettant au spectateur de resté accrocher à cette histoire qui s’avère n’avoir aucun intérêt, car aucun réel objectif, mis à part nous faire comprendre que l’amour est plus fort que tout. Merci pour la morale à dormir dehors, on repassera un autre jour.
Mettre en scène et réaliser un film retraçant la vie ou un passage de la vie d’une personne célèbre, Olivier Dahan croît savoir le faire depuis le succès reçu par son film dédié à Edith Piaf, La Môme, mais ce n’est pas pour autant qu’il a gagné en qualités. Toujours aussi lourd dans sa façon de filmer et de déplacer sa caméra, Olivier Dahan réussi une chose : exacerber le côté sirupeux du scénario. Ne lésinant pas sur les gros plans afin de faire ressortir le glamour et la sensualité provenant de la bouche ou du regard de Nicole Kidman, le réalisateur nous en ressert à ne plus savoir quoi en penser. Néanmoins, il sait par moment nous offrir de beaux moments, par le biais de court, mais très réussi, plan séquences qui même s’ils ne nous racontent pas une histoire à eux seuls, permettent d’admirer la mise en scène théâtrale proposée par Olivier Dahan ainsi que les magnifiques décors qui composent ce film. S’il y a bien une chose que l’on ne peut pas enlever à ce film, c’est le travail effectué par son directeur de la photo, Eric Gautier. Déjà à l’origine du très bel aspect visuel proposé par le film Sur le Route, Eric Gautier réussit ici à offrir à certains plans une véritable atmosphère de par une belle gestion des lumières, artificielles comme naturelles. C’est facile à dire, mais Grace de Monaco ressemble à un œuf de Faberger. Superbe de l’extérieur grâce à des décors magnifiques, une belle gestion des lumières, de beaux costumes et un casting resplendissant, mais vide à l’intérieur à cause de personnages fades à cause d’un scénario confus…dénué d’intérêt.