Culte du dimanche : Velvet Goldmine

Culte du dimanche : Velvet Goldmine

Après la Valse des Pantins, Carlotta nous gâte ce mois de mai avec un autre film culte. Cette fois il est temps de célébrer le glam rock avec Velvet Goldmine.

Culte du dimanche : Velvet GoldmineDe son premier moyen métrage sur la vie de la chanteuse des Carpenters à I’m not there sur les multiples facettes de Bob Dylan, le réalisateur Todd Haynes a toujours aimé montrer au cinéma sa vision de la musique, toujours avec un angle particulier. En 1998, c’est au mouvement glam rock de l’Angleterre des années 70 qu’il s’intéresse avec Velvet Goldmine. Sans faire un biopic, l’auteur va tout de même évoquer avec évidence l’histoire d’icônes telles que David Bowie période Ziggy Stardust ou Iggy Pop, que ce soit dans leur costumes et mélodies ou dans leur attitude qui a permis une certaine libération sexuelle, un affranchissement des genres et conventions.

Sur le modèle de Citizen Kane, le film débute par l’assassinat du chanteur Brian Slade sur scène, en pleine gloire. 10 ans plus tard, un journaliste, ancien fan du rockeur enquête sur cette disparition et va rencontrer les personnes qui ont fait sa carrière. Alors toute la vie de Slade, parfois décousue, souvent imagée, sera racontée à travers des flash back, de ses débuts à son issue en passant par sa relation avec le plus trash Curt Wild.

Culte du dimanche : Velvet Goldmine

Le réalisateur nous fait pénétrer d’emblée dans l’univers de paillettes et de chanteurs hauts en couleurs revendiquant une bisexualité pour attirer les foudres des médias et et se mettre les ados dans la poche, prônant une nouvelle liberté avec une musique particulièrement riche. Nous sommes vraiment plongés dans l’ambiance du glam rock avec ses chaussures à talon, son maquillage, ses chanteurs s’inventant des personnages de fiction et des riffs de guitare et des mélodies imparables. Mais le travail sur cette ambiance qui nous suivra pendant les 2 heures du film se fait malheureusement au détriment du scénario. En effet, l’auteur prend en malin plaisir à adopter une structure artificiellement compliquée qui nuit alors aux émotions qu’il aurait du provoquer en évoquant cette star de la musique connaissant la gloire puis la descente aux enfers.

Culte du dimanche : Velvet Goldmine

Finalement, devant tous ses artifices et la provocation prennent peu mais l’ambiance, le rythme et surtout la musique font que l’on prend tout de même plaisir à suivre l’histoire de cette déchéance, même si tout a déjà été vu ailleurs. Il faut dire qu’il y a assez peu de films sur cette période de création totale qu’inspirait le glam rock et que l’on retrouve donc plaisir à redécouvrir tout cet univers avec des personnages charismatiques. Ajoutez à cela quelques jolis moments de poésie pour introduire les légendes des personnages et quelques beaux numéros musicaux et on entre forcément dans le sujet.

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Todd Haynes se révèle également être un excellent directeur d’acteur. Il donne ainsi des rôles marquants à des comédiens qui ont encore besoin de faire le preuves comme Jonathan Rys-Meyers en icône glam à paillettes dans la lignée de Ziggy Stardust pris entre son envie de réussir et son amour impossible. De son côté, Ewan McGregor s’impose d’emblée entre Iggy Pop et Lou Reed avec un show très chaud sur scène tandis que Christian Bale en journaliste à l’adolescence difficile et remplie de question se rapproche de l’état d’esprit du spectateur.

Culte du dimanche : Velvet Goldmine

Velvet Goldmine est ainsi un film loin d’être parfait, ni original mais qui impose une ambiance glam rock enivrante et qui donne envie de se retrouver dans cette époque avec de telles mélodies et de tels personnages, malgré leur grandiloquence et leurs failles.