Résumé : En 2023. Traqué par les Sentinelles, d’immense robot créés par Trask Industries, les mutants sont arrêtés et exterminés. Afin de modifier le cours des évènements, les X-Men envoient Wolverine dans le passé.
Le retour de Bryan Singer aux affaires mutantes augurait du meilleur pour la saga X-Men, qui s’est fourvoyé dans un Affrontement Final avant de ressusciter en faisant ses premières classes sous l’oeil amusé de Matthew Vaughn. Adaptant pour cela le comics Futur Antérieur, que d’aucun considère comme l’œuvre matrice de la science-fiction contemporaine (Terminator & Co.), Singer met ainsi les pieds dans un projet ambitieux, mêlant voyage temporel et perspective apocalyptique. Pas étonnant donc que l’on y perçoive les échos graphiques d’une guerre des machines jadis esquissée par James Cameron, et d’une concentration humaine revue et corrigée à l’aune d’un futur martyrisé par la technologie. Difficile de s’affranchir d’une imagerie qui a autant nourri le cinéma américain que celle crayonnée par John Byrne et Chris Claremont en 1981. Un tribut que paye, logiquement, ces jours d’un avenir passé, associant des figures imposées, noyées sous un fan service bourré de caméos, gonflant parfois artificiellement les rangs de la résistance contre l’exterminateur. Cependant, outre le fait de pouvoir raccrocher les wagons de deux segments distants d’un demi-siècle afin d’obtenir un long métrage tout à la fois cérébral (l’espoir est l’avenir de l’homme) et ludique, les manipulations temporelles au cœur de cette nouvelle intrigue permet également de résoudre bien des problèmes. Cela concerne d’abord directement l’existence de nos super-héros, la Kitty du futur (Ellen Page) catapultant le griffu immortel dans l’Amérique de Nixon afin de désamorcer l’évènement qui entrainera la guerre et leur chute à venir. Une partie largement privilégiée par le montage et la mise en scène, faisant se succéder une évasion Vif comme l’Argent dans les allées secrètes du Pentagone (sans aucun doute la meilleure scène du film) et un conflit au sommet de Paris précipitant un peu plus le funeste destin de nos mutants, le tout arrosé d’un humour et d’effets spéciaux très efficaces. Mais ce contexte permet également de contrer les aléas d’une saga malmenée par des scènarii pas toujours enclins à apporter de la cohésion aux différents embranchements nés de cet univers. C’est donc au chausse-pied que le réalisateur et l’indécrottable Simon Kinberg (XxX 2, Jumper, Abraham Lincoln Chasseur De Vampires et X-Men – l’Affrontement Final) font entrer cet épisode au sein du continuum de la franchise, s’embarrassant guère de donner les explications nécessaire au simple mortel aux résurrections de chacun (le genre permettant toutes les pirouettes possibles et imaginables, ce cinquième volet s’en donne à cœur joie), ni de pousser plus en amont la psychologie du nain de laboratoire Bolivar Trask et de son bras armé, William Stryker. Un ensemble vide qui ne constitue cependant pas un frein à l’émotion (dont la performance à fleur de peau de James McAvoy en fait la parfaite promotion) et au spectaculaire, venant ainsi rythmer, sans aucun temps mort (ou presque), une réunion que l’on espérait tout de même plus forte sur le fond que sur la forme. (3.5/5)
X-Men – Days Of Future Past (États-Unis, 2014). Durée : 2h12. Réalisation : Bryan Singer. Scénario : Simon Kinberg. Image : Newton Thomas Sigel. Montage : John Ottman. Musique : John Ottman. Distribution : Hugh Jackman (Logan/Wolverine), James McAvoy (Charles Xavier jeune), Michael Fassbender (Erik Lehnsherr jeune/Magneto jeune), Jennifer Lawrence (Raven/Mystique), Nicholas Hoult (Hank/La Bête), Peter Dinklage (le docteur Bolivar Trask), Ellen Page (Kitty Pride).