Edge of Tomorrow, critique

Edge of Tomorrow, critique

Tom Cruise vient massacrer de l’alien au ciné avec voyage temporel à la clé dans Edge of Tomorrow tout dédié à sa star. Efficace mais sans génie.

Edge of Tomorrow, critique

Après Oblivion l’année dernière, Tom Cruise se spécialise dans le cinéma de science-fiction (genre dans lequel il a excellé avec Spielberg au début des années 2000). Cette fois, il s’agit de Edge of Tomorrow, adapté d’un manga lui-même adapté d’un livre intitulé All you need is Kill, réalisé par l’efficace faiseur Doug Liman (le premier Jason Bourne, Mr & Mrs Smith ou encore … Jumper). Sorte de remix improbable entre Un Jour sans Fin et le Soldat Ryan à la sauce extra-terrestre, le soldat Cruise est donc envoyé au front pour combattre de belliqueux aliens qui ont envahis l’Europe, mais en arrivant sur les côtes françaises, c’est un massacre qui les attend et, suite à un contact avec l’un de ses ennemis, il va revivre cette même journée horrible, apprenant alors petit à petit les meilleurs moyens de remporter la victoire.

La mise en place est efficace, nous présentant un personnage imbu de lui-même qui n’a pas vraiment sa place dans l’armée tant il ne connait rien au combat. A ce titre, Cruise s’amuse bien à rendre son personnage irritant et parfois ridicule (jouant même de sa taille par rapport à ses camarade pour faire ressentir sa gêne) avant de le parachuter sur le champ de bataille. Doug Liman nous plonge alors dans une version SF du débarquement où il laisse parler sa maîtrise de l’action avec une bonne immersion. Puis tout recommence, Tom Cruise revenant à la vie à son dernier point de sauvegarde dans comme dans un jeu vidéo.

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La suite est aussi toujours efficace, le héros apprenant à mieux manier les armes mais devant surtout faire équipe avec l’héroïne d’une précédente bataille qui a connu la même malédiction que lui. Emily Blunt en femme forte et adepte de l’épée géante va donc tout lui apprendre de la guerre, l’occasion pour Cruise de se prendre plein de coups dans la tronche (ce qui est assez libérateur avouons-le) mais aussi de commencer à fouiller son personnage qui commence alors à développer un idéal et évidemment des sentiments devant cette femme qui va le tuer un nombre incalculable de fois pour qu’il puisse réussir sa mission.

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L’un des aspects qui n’est donc pas ignoré dans ces incessants retours dans le temps est cette relation qui se noue petit à petit entre les personnages et qui a donc des conséquences sur la personnalité de Cruise et son rapport avec Emily Blunt. Pour autant, si c’est bien présent, c’est tout de même mis en place de manière assez maladroite, d’autant plus que petit à petit, le film perd en spectaculaire (il faut dire que ça commençait fort avec ce débarquement) pour recentrer son intrigue sur une mission de plus en plus confidentielle qui voit alors poindre de gros clichés hollywoodiens.

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Car Edge of Tomorrow est avant tout un film par et pour Tom Cruise, tout entier dédié à sa star bondissante (oui, Tom court partout, s’en est presque fatiguant) qu’il fait mourir à maintes reprises pour qu’il revienne toujours plus fort. Et si la promotion mettait pour une fois sa partenaire de jeu en avant, dans le film elle n’est finalement qu’accessoire, malgré tous ses efforts pour exister. Il ne sera alors pas surprenant que les pointes d’humour qui rendent le film moins grave (et permettent d’accepter le ridicule du pitch improbable) que ce qu’il aurait pu être (le reléguant alors au rang d’un simple blockbuster) soient là pour rendre TC agréable, et encore moins surprenant d’avoir ce final particulièrement désagréable qui ne cadre pas avec tout ce qui s’est déroulé et qui a été promis comme inéluctable pendant tout le film.

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Toutefois, ne boudons notre plaisir. Le film est tout de même divertissant, avec une action particulièrement efficace, quelques bonnes visions apocalyptiques et porté par un Cruise toujours charismatique. Mais il est bien dommage qu’il ne soit que cela et qu’il sacrifie son final à la gloire de sa star.