Jeudi 5 juin à 20h00, au cinéma Le Zola, César doit mourir de Paolo et Vittorio Taviani

Par Journal Cinéphile Lyonnais @journalcinephil

Soirée sur le thème de l’accès aux pratiques artistiques pour tous. Projections suivies d’un débat animé par les CEMEA Rhône-Alpes, en écho au FFE (Festival du Film d’éducation) et au Fest’Dif (Festival de la différence), organisé par la MIETE.

Cette soirée aura lieu au Zola de Villeurbanne le jeudi 5 juin prochain à 20h.

En écho au Festival de la Différence (Fest’ Dif) qui a eu lieu le 24 mai à Villeurbanne et en écho au Festival du Film d’Éducation (FFE) qui a lieu chaque année à Évreux en décembre, Les CEMÉA Rhône-Alpes, la MIETE et le Cinéma le Zola vous proposent 2 films sur le thème de la différence :

  • La mort de Danton, film primé au FFE en 2011, qui raconte l’histoire de Steve, 25 ans, habitant les quartiers du 93 et qui entame une carrière d’acteur dans une des écoles les plus prestigieuses de France, à l’insu de ses copains de quartiers.
  • César doit mourir, qui traite de l’accès à la pratique artistique en milieu carcéral, et qui a reçu l’Ours d’or au 62ème Festival de Berlin.

Plus d’informations sur la soirée sur http://www.lezola.com

César doit mourir (Cesare deve morire),
mise en scène : Paolo et Vittorio Taviani. Scénario : Paolo et Vittorio Taviani.
Avec : Cosimo Rega (Cassius), Salvatore Striano (Brutus),
Giovanni Arcuri (César), Antonio Frasca (Antoine).
Italie- 2012 – 1H16

 Synopsis :

Théâtre de la prison de Rebibbia. La représentation de « Jules César » de Shakespeare s’achève sous les applaudissements. Les lumières s’éteignent sur les acteurs redevenus des détenus. Ils sont escortés et enfermés dans leur cellule.

Mais qui sont ces acteurs d’un jour ? Pour quelle faute ont-ils été condamnés et comment ont-ils vécu cette expérience de création artistique en commun ? Inquiétudes, jeu, espérances…
Le film suit l’élaboration de la pièce, depuis les essais et la découverte du texte, jusqu’à
la représentation finale.
De retour dans sa cellule, «Cassius», prisonnier depuis de nombreuses années, cherche du regard la caméra et nous dit : « Depuis que j’ai connu l’art, cette cellule est devenue une prison »….

"Un vrai-faux docu-fiction, aussi bref que superbe, d’une richesse, d’une puissance et d’une densité exceptionnelles." (Les Fiches du Cinéma)

L’origine du film

L’idée du film est venue suite à un coup de fil d’une amie de Paolo et Vittorio Taviani. Elle les a appelés pour leur raconter le théâtre qu’elle a découvert à la centrale de Rebibbia, une prison hautement sécurisée, dans les périphérie de Rome : "Le jour où nous y sommes entrés, l’obscurité de la vie carcérale s’opposait à l’énergie d’un évènement culturel et poétique. Sur leur scène de théâtre à l’intérieur de la prison, les détenus récitaient certains chants de «L’Enfer » de Dante, le comparant avec leur propre enfer (…) Quand nous sommes sortis, nous avions besoin d’en savoir plus, d’approfondir. Nous sommes revenus et nous leur avons proposé de réaliser ensemble « Jules César » de Shakespeare. La réponse de Fabio [le metteur en scène] et des détenus a été immédiate : «Vous commencez, nous commençons»", partagent les deux réalisateurs.

Les détenus acteurs

Tous les acteurs présents dans le film sont des détenus à la centrale de Rebibbia à l’exception de Salvatore Striano (Brutus) et Maurilio Giaffreda qui, après avoir purgé leurs peines sont aujourd’hui en liberté.

Jules César de Shakespeare

Paolo et Vittorio Taviani ont choisi d’adapter Jules César de Shakespeare: "L’âme de la tragédie est la même, ainsi que la narration, rendue plus simple et plus éloignée des rythmes du théâtre", expliquent-ils.

Les dialectes

Les détenus qui ont participé au projet de ce film ont fait tout un travail sur la traduction des textes qu’on leur a proposés. Chacun d’eux a traduit ses dialogues dans son propre dialecte. Les répliques varient ainsi entre napolitain, sicilien et dialecte de Pouilles. Saluant cette initiative des acteurs-détenus, les deux réalisateurs ajoutent : "Nous avons découvert quelque chose qui nous a fait sourire, de surprise et par complicité (…) c’est également à travers tout cela que le film trouve un sens."

Les vrais noms

Les acteurs ont préféré garder leurs vraies identités malgré la proposition des frères Taviani qui ont suggéré de changer les noms par pure circonspection : "Le fait que tous, avec insistance, aient voulu utiliser leurs propres noms, le nom de leur père, de leur mère, leur lieu de naissance, nous a frappé. C’était peut-être une façon, à travers le film – nous y avons pensé seulement après – de rappeler aux autres du monde extérieur qu’ils étaient là, dans le silence de la prison, vivants", confient les deux réalisateurs.

Une fin de tournage déchirante

La fin du tournage a été très difficile pour toute l’équipe vu la particularité de la situation: "(…) le jour de la fin du film, lorsque nous avons quitté la prison et nos acteurs, l’au-revoir a été émouvant. Cosimo Rega-Cassius, en montant les escaliers vers sa cellule, a levé le bras et s’est écrié : «Paolo, Vittorio, à partir de demain, rien ne sera plus comme avant !»", rapportent les deux frères.

Giuliano compose pour les Taviani 

Étant le neveux des deux réalisateurs, Giuliano Taviani a toujours voulu éviter de travailler avec ses oncles. Ce n’est qu’après vingt ans de carrière, que le compositeur a accepté de le faire et c’est ainsi qu’il s’est retrouvé dans le projet de César doit mourir : "C’est nous qui, après deux belles saisons avec Morricone et Piovani, lui avons demandé de collaborer avec nous comme s’il était un étranger. Au même moment, Giuliano avait rencontré dans un lieu particulier, les Îles Éoliennes, un jeune pianiste talentueux, Carmelo Travia. Peu à peu, la collaboration est devenue toujours plus intense jusqu’à signer ensemble", affirment les deux cinéastes.

Prix et nominations 

Outre de nombreuses nominations, César doit mourir a remporté l’Ours d’Or à la 62ème édition de la Berlinale ainsi que le David du Meilleur Film en Italie à l’occasion du David di Donatello 2012.