Maléfique, critique

Maléfique, critique

Disney revisite l’un de ses grands classique sous l’angle du vilain. Ainsi la Belle au Bois Dormant devient Maléfique et la modernisation du conte anéanti la peur du personnage.

Maléfique, critique

Le producteur Joe Roth n’en fini pas de revisiter les grands classiques de contes de l’enfance. Après Alice au Pays des Merveilles par Tim Burton, Blanche-Neige et le Chasseur et le Monde Fantastique d’Oz par Sam Raimi, voilà qu’il s’attaque maintenant à une version live et plus moderne de la Belle au Bois Dormant pour redonner un peu de renouveau au conte et offrir à Angelina Jolie un rôle taillé sur mesure. Cette fois il ne va pas faire de la princesse héroine une guerrière meneuse d’armée mais il va s’intéresser au destin qui va amener Maléfique à devenir vraiment … maléfique.

Hélas, le risque lorsque l’on raconte l’origin story d’un grand méchant du cinéma (Maléfique était le seul personnage que l’on retenait de la version Disney et s’imposait facilement comme l’un des plus grand méchants de l’écurie de Mickey), c’est d’amoindrir la peur qu’il instaurait à l’origine. Un syndrôme qui a atteint un certain Dark Vador après une certaine prélogie. Maléfique raconte toute l’histoire de la sorcière, depuis son enfance où elle pouvait voler dans un monde magique fait de fées, de gnomes et d’arbres gardiens. Un jour elle tombe amoureuse du jeune Stefan qui, des années plus tard la trahira et deviendra roi du royaume voisin et c’est donc pour cela qu’elle jettera un sort sur sa fille Aurore.

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Même si il n’y a pas grand chose d’original tant le film reprend autant d’inspirations dans le Seigneur des Anneaux que Narnia ou même Legend et Excalibur, on peut tout de même déceler de bonnes idées dans Maléfique. Que ce soit l’opposition entre la pureté de la nature incarné par les êtres magiques et le monde de ferraille des humains, des personnages beaucoup plus fouillés (que ce soient Maléfique bien entendu, mais aussi Stefan ou même le Corbeau) que dans le conte et aux motivations plus intéressantes. Même ce parallèle très osé du viol lors de la trahison de Stefan ou cette vision pessimiste de l’amour sont bien le reflet que les choses ont bien changé depuis la sortie du film d’animation de Disney.

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Il faut dire aussi que le producteur a confié la réalisation de Maléfique à un technicien particulièrement doué puisque Robert Stromberg était designer et responsables des effets visuels sur des films comme Avatar ou justement Alice au Pays des Merveilles et le Monde Fantastique d’Oz. Il n’est donc pas surprenant de retrouver une patte fantastique très prononcée avec un véritable look de conte, des images superbes et un univers à l’imaginaire prononcé et enchanteur (si l’on excepte quelques fautes de goût comme les trois fées).

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Toutefois, la fantastique plastique du film ne fait pas tout et malgré le personnage particulièrement fouillé qu’est devenu Maléfique parfaitement incarnée par Angelina Jolie entre douceur et théâtralité, il y a un petit quelque chose qui nous gêne. Ce quelque chose, c’est justement le fait de s’apitoyer sur le sort de Maléfique. Car si les raisons de sa vengeance sont intéressantes et font basculer le personnage dans le côté obscur, le scénario ne peut pas s’empecher de l’adoucir ensuite en faisant en sorte que le spectateur ait de la pitié pour elle. Prise de remords, faisant des petits tours aux fées pour s’amuser, devenant la meilleure amie d’Aurore, Maléfique n’a décidément plus rien qui justifie son prénom. De plus impressionnante et effrayantes des sorcière Disney, elle devient une énième marraine la bonne fée sans grande personnalité.

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Seule Angelina Jolie donnera donc vraiment de la consistance à son personnage, tout du moins dans la première moitié du film. Il faut dire que côté casting, elle n’est pas forcément bien entourée avec 3 fées encore plus insupportables et inutile que dans l’histoire originale, un roi Stefan campé par Sharlto Copley à l’accent à couper au couteau et Elle Fanning en Aurore innocente et transparente. Madame Brad Pitt, magnétique et le visage à couper au couteau comme il se doit, assure donc le show de son gentil personnage qui n’a rien de maléfique.