Le festival international du film d’animation d’Annecy, référence mondiale sur l’animation, se déroule du lundi 9 au samedi 14 juin. Il sera l’invité de l’Institut Lumière mardi 17 juin à 20h00.
Plus d’information sur le festival sur www.annecy.org
Patrick Eveno, directeur du festival d’Annecy se présent et accompagnera la projection de "Le garçon et le monde" de Alê Abreu. Film en sélection au festival d’Annecy 2014, projeté en avant-première de sa sortie en salle le 8 octobre 2014.
Toutes les informations pratiques concernant la soirée sur http://www.institut-lumiere.org/
Le garçon et le monde
De Alê Abreu
Titre original : O menino e o Mundo,
Brésil, 2013, 1h19, couleur
Date de sortie : 8 octobre 2014
Synopsis :
A la recherche de son père, un garçon quitte son village et découvre un monde fantastique dominé par des animaux-machines et des êtres étranges. Un voyage lyrique et onirique illustrant avec brio les problèmes du monde moderne. Un film pour tous, que l’on peut aussi découvrir en famille.
A propos du film
Dans Le Garçon et le monde, Alê Abreu mélange toutes sortes de couleurs et de techniques : pastels à l’huile, crayons de couleurs, feutres ou même stylo à bille ainsi que peinture, collages de journaux…
Les quelques paroles du film sont dans une langue imaginaire (du portugais prononcé à l’envers). La musique, omniprésente, revêt une importance toute particulière. Ruben Feffer et Gustavo Kurlat, compositeurs de la musique, sont entourés de nombreux musiciens : Nana Vasconcelos, l’un des plus grands percussionnistes au monde, Barbatuques, groupe brésilien de percussions corporelles, Emicida, l’une des grandes révélations du rap brésilien…
Enfin, le film est une évocation de l’Amérique latine et de ses problématiques sociales et politiques : Alê Albreu : « En insérant le personnage de l’enfant dans le documentaire – le projet de départ-, le film s’est mué en fiction. Le documentaire racontait une vision du monde ébauchée à partir de l’histoire de la construction des pays d’Amérique latine, qui correspond à “l’enfance” de ce continent. Tous les pays d’Amérique latine ont été des colonies, fournisseurs de matières premières et de main d’œuvre bon marché. De plus, pour la garantie des intérêts économiques, ces pays ont souffert de coups d’états et de dictatures militaires. Comment ces pays sont-ils arrivés à la phase “adulte” dans un monde globalisé, où des décisions politiques sont toujours guidées par des intérêts économiques ? Le monde que le garçon découvre est celui-ci. »
L’animation
avec Le Garçon et le Monde, Alê Abreu s’est rapproché au plus près de son personnage, en faisant du regard de l’enfant un préalable narratif tant qu’esthétique. “Je ne cherchais pas nécessairement à dessiner comme un enfant, mais je cherchais la même liberté qu’ils ont quand ils dessinent.” dans Le Garçon et le Monde, libre comme un enfant, Alê Abreu mélange toutes sortes de couleurs et de techniques : pastels à l’huile, crayons de couleurs, feutres hydrographiques ou même stylo à bille ainsi que tous les types de peinture. Il a également intégré très librement dans ses fonds et ses graphismes des collages de journaux ou de revues.
Comme en témoigne le début du film, le style d’Alê Abreu repose sur le flux et le reflux du vide et du plein. Le blanc d’une page vierge qui va se remplir peu à peu puis se recomposer et se redéfinir selon des harmonies intuitives, sonores ou sensuelles. “Le blanc, commente le cinéaste, c’est comme un enfant qui arrive au monde et qui commence à apprendre et accumuler des savoirs. Le blanc est également un symbole métaphysique. Sa présence quasi spirituelle tout au long du film renforce l’idée que le monde est une chose très petite et limitée.
Nous sommes entourés d’inconnu ou de vide, et cela nous tiraille et nous questionne : d’où venons-nous ? Où allons-nous ?”
Cinq étapes importantes ont rythmé la création et fabrication de l’animation de Le Garçon et le Monde. en premier lieu, le réalisateur esquisse les jalons de l’histoire et les contours des personnages. ensuite, vient la finalisation des décors ; puis celle des dessins et des graphismes, suivi de l’incorporation des couleurs puis la mise en mouvement des éléments (personnages et décors).
Alê Abreu a dessiné tous les décors ainsi que toutes les animations, mais tous postes confondus, artistiques et techniques, 150 professionnels dont 20 animateurs, ont travaillé sur Le Garçon et le Monde.
Selon les spécialités de chacun et les étapes de fabrication, le studio est devenu une fourmilière à la population fluctuante où les équipes bougeaient en permanence. en tant que créateur et coordinateur artistique, alê abreu insiste sur le temps et le rythme que doit avoir chaque plan. en effet l’originalité de Le Garçon et le Monde repose non seulement sur sa flamboyante liberté visuelle mais également sur le choix d’un rythme hors norme aux antipodes de l’hystérie visuelle moderne.
La création de Le Garçon et le Monde a exigé 5 ans de travail, un an et demi de développement, trois de production et six mois de préparation à la sortie du film au Brésil.