Toiles d’été du 5 au 28 juillet 2014

Par Journal Cinéphile Lyonnais @journalcinephil

Comme chaque année, Les Inattendus profitent de l’été pour s’établir dans l’espace public, à travers plusieurs projections plein-air des quartiers de la Guillotière et de Gerland. Du désert au "pays de nulle part", en passant par l’El Dorado, une programmation "déroutante", à découvrir plus bas.

Le programme


Samedi 5 Juillet à 22h à la Réserve:
Square Galtier, angle des rues Delessert et Gouy, Lyon 7e
Métro: Stade de Gerland – Velo’v: GerlandDans le cadre du "Bal des Sauvages", organisé par l’Atelier des Friches.

La chasse au lion à l’arc de Jean Rouch
(France-Niger. 1967. 1h28. 16mm)

Dans les contrées reculées du Niger, « au pays de nulle part », les bergers Peuls estiment que le lion est essentiel à la vie de leurs troupeaux. Mais parfois, le lion va trop loin, c’est un lion tueur. C’est alors qu’interviennent les chasseurs Songhaï, les seuls qui, traditionnellement, ont le droit de tuer le lion, selon une chasse à l’arc très ritualisée. Entre conte et document ethnographique, Jean Rouch construit son film comme une fable qu’il adresserait à deux enfants, sur le rapport de l’homme au monde sauvage.

Lundi 7 Juillet à 22h 
Place Jean Jaurès, Lyon 7e, Métro Place Jean Jaurès, Velo’v: Jaurès / Gerland

AGUIRRE, la colère de Dieu de Werner Herzog
(Allemagne. 1972. 1h33. VOST. 35mm)

Amérique du Sud, 16ème siècle. Les conquistadors de Pizarro, encore avides de conquêtes après le pillage des villages Incas, explorent la jungle, mais le terrain devient impraticable. Un groupe d’éclaireurs part en mission de ravitaillement et descend l’Amazone. Bientôt, une mutinerie éclate et Don Lope de Aguirre prend le commandement. Obsédé par la fabuleuse cité d’El Dorado,  il va entraîner ses compagnons dans une quête désespérée au cœur d’un monde hostile.

Représentant du nouveau cinéma allemand, Herzog accède à la reconnaissance internationale avec ce drame épique tourné en décors naturels avec des moyens dérisoires. Il pousse son équipe – et notamment son acteur fétiche Klaus Kinski – aux limites de leurs capacités. Il ira jusqu’à menacer l’acteur d’un revolver pour l’obliger à continuer le tournage.


Vendredi 18 Juillet à 22h
Place Mazagran, Lyon 7e
Métro Saxe Gambetta ou Guillotière, Velo’v: Marseille / St André
Dans le cadre du MazaGrand’ Evènement

SEACOAL du collectif Amber
(Angleterre. 1985. 1h22. VOST. 16mm diffusé en numérique)

Une observation aiguë du quotidien des « charbonniers de la mer ». Une micro-société qui, pour assurer sa subsistance, vit sur une plage de la région minière au nord-est de l’Angleterre, y glanant du charbon. Mais déjà l’industrie lorgne sur leurs maigres revenus.

On y trouve la marque de fabrique du collectif de réalisation, Amber : une narration entre fiction et documentaire et une cinématographie qui capture la rudesse et la beauté des personnages, et de ce paysage au bord de mer.


 NACER KHEMIR, CINEASTE DU DESERT

Ecrivain, conteur et cinéaste, Nacer Khémir revisite dans ses films la tradition orale tunisienne et capture la beauté surréaliste du conte oriental. Dans Les Baliseurs du désert  et Bab’Aziz  qui forment avec Le collier perdu de la colombe (1991) une trilogie, il nous offre une splendide évocation de la puissance physique et métaphorique du désert.

Lundi 21 Juillet à 22h
Place Voltaire, Lyon 3e, Métro: Saxe Gambetta ou Place Guichard, Velo’v: Créqui / Voltaire

LES BALISEURS DU DESERT de Nacer Khemir
(Tunisie. 1984. 1h35. VOST. 35mm)

Un homme arrive dans un village perdu dans le désert afin d’y exercer son métier d’instituteur. Or dans cette petite cité sans âge s’élevant au cœur des dunes, il n’y a jamais eu d’école. Il y a des enfants qui brisent des miroirs pour en faire un jardin, une jeune femme énigmatique, un esprit qui se cache dans les puits et des vieillards qui creusent à la recherche d’un hypothétique trésor. L’instituteur découvre bientôt l’étrange malédiction qui frappent les hommes du village: ils sont irrémédiablement attirés dans le désert qu’ils semblent alors être condamnés à arpenter sans fin. A la faveur du pèlerinage annuel, l’instituteur se voit chargé de percer le mystère de ceux qu’on appelle les baliseurs du désert…

Lundi 28 Juillet à 22h
Place Voltaire, Lyon 3e, Métro: Saxe Gambetta ou Place Guichard

BAB AZIZ, le prince qui contemplait son âmede Nacer Khemir
(Tunisie. 2005. 1h36. VOST. 35mm)

Bab’Aziz, un vieux derviche aveugle, marche dans le désert guidé par sa petite-fille Ishtar. En chemin, il lui raconte la légende du Prince qui avait abandonné son royaume pour méditer. Bien résolue à connaître la fin de l’histoire, Ishtar décide d’accompagner son grand-père qui doit se rendre à la grande assemblée des derviches. Seulement voilà, nul ne sait où les derviches sont censés se retrouver, pas même Bab’Aziz qui veut se fier au désert et sait que «celui qui a la foi ne se perdra jamais ». Au cours de leur voyage, ils croisent le chemin de plusieurs personnages qui font le récit de leurs quêtes – venger la mort d’un frère, retrouver la trace d’un palais perdu ou d’une femme aimée – tous ayant décidés de confier leurs destins au désert.