Drug War [Critique/Blu-Ray Test]

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Plusieurs semaines près la sortie de l’assez moyen Pandémie en Direct-To-Video, un autre film asiatique vient remplir les bacs des grandes enseignes de vidéo distribution. Il s’agit en effet du Drug War de Johnnie To (que vous avez peut-être déjà vu sur Internet vu le temps qu’il a mis à arriver en France) nouveau polar du maître du genre à Hong Kong. Attendu par moi de pied très ferme, la déception n’en fut que plus grande. Pour autant, Drug War est loin de ce qu’on peut appeler un mauvais film. Explications.

Drug War c’est donc l’histoire d’un truand qui, après s’être fait choper par une bande de flics lors d’une opération policière de grande ampleur, va décider de coopérer avec eux pour éviter la peine de mort. De ce postulat de base, on pouvait espérer de grandes choses de la part de Johnnie To. Un polar violent et tendu, aux accents politiques (à l’Élection, certainement un de ses meilleurs films). Mais malheureusement, on n’a rien eu de tout ça. Johnnie To nous a servi un polar extrêmement stylisé, sa mise en scène, aidée par la musique de Xavier Jamaux, étant millimétrée et nous offrant des images magnifiques.

Simplement, To a été tourner en Chine Continentale, ou les règles de production de films sont plutôt strictes. Donc, impossible pour To de montrer des flics ambivalents ou corrompus. Obligation de montrer une bande de flics prêts à se sacrifier pour leur patrie ou autre. To a donc dû développer le personnage du truand principal, et fait reposer le film sur la simple question du : est-il une taupe ou veut-il se racheter. Point. Le problème de Drug War est donc de ne rien développer. On est face à un récit policier linéaire, très bien mené, mais assez creux. Aucune thématique ne ressort de l’œuvre, les personnages et les relations entre eux ne sont pas toujours bien écrits, et surtout on s’ennuie parfois ferme tant le récit est balisé et ne soulève donc rien dans le fond.

Pourtant, il y avait de grandes choses à faire avec ce Drug War, d’autant plus que les acteurs excellent et que la qualité visuelle du film nous fait regretter le scénario. Si vous voulez voir un grand film asiatique avec des policiers et des truands, je ne peux que vous conseiller mille fois de voir le Shield of Straw de Takashi Miike, introuvable autre part que sur Internet, mais qui est vraiment LE grand film asiatique que vous verrez cette année (même s’il date de 2013).

2.5/5

Maintenant, parlons du blu-ray en lui-mêmedrug-war-critique-blu-ray-jaquette

Qualité visuelle :

Là, il n’y a rien à redire. L’image est fine, et certains plans de nuit contenant plusieurs sources de lumières de couleurs différentes sont sublimes, la photo ressort parfaitement et les contrastes et noirs, notamment dans les scènes de nuit, sont très très beaux et excellemment équilibrés. Que les scènes soient en plein air ou en espace clos, le meilleur ressort toujours et on ne peut être qu’extrêmement satisfait de la qualité de ce blu-ray.

Qualité sonore :

Rien à dire non plus, la piste sonore est parfaite, la musique et les dialogues étant au même niveau, et le son variant selon sa nature. La piste VF aura tendance à faire ressortir la musique plutôt que les dialogues ce qui est parfois regrettable, mais ce n’est qu’un bémol mineur sachant que (j’espère) vous préférerez toujours une bonne VOSTFR respectant le travail de l’acteur plutôt qu’une VF assez désastreuse.

Bonus et interactivité :

Si les bonus sont (très) maigres avec un simple aperçu des coulisses du tournage, on se consolera avec un blu-ray au menu simple et très facile à manipuler en plein visionnage du film (heureusement, on est sur un blu-ray) mais les bonus sont la seule source de frustration du blu-ray (à part le film en lui-même).

Conclusion :

En somme, on est face à un blu-ray d’excellente facture visuelle et sonore, mais qui décevra sur le fond, autant celui des bonus que du film.

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