Albert à l’Ouest, critique

Par Fredp @FredMyscreens

Après l’irrévérence de Ted, Seth MacFarlane débarque au far-west pour sa nouvelle comédie à l’humour bas de plafond, Albert à l’Ouest. Mais il ne renouvelle pas la bonne surprise qu’il nous avait apporté.

Avec son premier film live, Seth MacFarlane avait marqué un grand coup. Ted était irrévérencieux au possible avec une histoire qui pouvait se permettre de dynamiter les clichés sans éviter quelques travers de bienséance. On avait eu du mal à se remettre de certains fou-rires, d’autant plus que le créateur qui donnait sa voix à l’ours en peluche était bien en verve. Pour son second film, il ne va pas faire que donner de la voix puisqu’il décide cette fois de passer vraiment devant la caméra.

MacFarlane incarne donc Albert, un gardien de moutons pas vraiment doué qui vient de se faire larguer après s’être incliné dans un duel. Loser et pétochard de première, il déteste la vie au far west où n’importe quoi peut tuer n’importe qui à n’importe quel moment. Mais une femme débarque en ville et va lui apprendre à affronter sa maladresse pour récupérer sa bien-aimée. Le souci, c’est qu’elle est la femme du plus grand bandit local.

Après un générique qui nous expose les sublimes paysages de Monument Valley au son d’une musique western enlevée, le film met un peut de temps à démarrer, la faute à un Seth MacFarlane que l’on sent peu à l’aise devant la caméra (lui qui est si à l’aise quand il faut doubler) et se révèle assez inexpressif. Il faut dire que se retrouver face à la maudite Amanda Seyfried n’aide pas non plus à améliorer son jeu et que l’histoire d’amour que l’on devine déjà poindre le bout de son nez passe par tous les clichés possible. Il est clair d’emblée que l’on n’attendra aucune surprise du récit prévisible et que notre seul espoir résidera dans l’humour que le réalisateur voudra y apporter et dans les dialogues des personnages secondaires.

Et de ce côté, ce n’est pas trop recherché non plus avec un peu trop de gags scatos. Pourtant, il excelle parfois dans quelques situations ou dans des dialogues et remarques qui se savourent bien. Mais c’est toujours contrebalancé par un côté « pipi caca»  complètement gratuit et sans intérêt. On préférera donc savourer les échanges d’Albert sur les milliers de façons de se faire tuer dans l’ouest, quelques gags bien sentis sur la manière de prendre des photos à l’époque ou remarque sur les yeux disproportionné d’Amanda Seyfried (c’est gratuit mais sacrément plaisant de voir enfin quelqu’un le dire tout haut sur grand écran) sans oublier la surprise de certaines visions sorties de l’esprit de Dali.

En plus de ces gags efficaces, il faut aussi compter sur les personnages secondaires, impeccables. Charlize Theron et Liam Neeson jouent ainsi de leur habituelle image sérieuse et se révèlent aussi bon dans la comédie alors qu’en face Neil Patrick Harris a la moustache bien pendue et surtout l’innocence du duo Giovanni Ribisi et Sarah Silverman est très drôle. Sans oublier quelques caméos qui feront immanquablement sourire.

Il est alors dommage que le rythme soit aussi inégal que les gags car si l’on sourit volontiers de temps en temps, nous sommes loin du fou-rire quasi-permanent de Ted.