Puisqu’une nouvelle attraction innovante lui est maintenant dédiée à Disneyland Paris, il est bien normal de revenir sur le plus frenchie des films Pixar, ode à la cuisine mais aussi à l’art en général : Ratatouille.
Le réalisateur du Géant de Fer s’embarque alors avec entrain dans cette histoire en lui conférant un caractère en plus tout en souhaitant rendre hommage à la culture française. Il nous offre donc un véritable Paris de carte postale avec sa vue des toits de la capitale avec la Tour Eiffel sur un coucher de soleil. Oui, c’est cliché, mais cela correspond parfaitement à l’esprit rétro du film à la vision que l’on peut en avoir en évoquant sa cuisine de grands chefs.
Mais le réalisateur est aussi là pour mettre ce récit improbable en mouvement et confère de la personnalité à son attachant rat, Rémi, et à son compère humain Linguini. A leurs côtés, on peut trouver toute une galerie de personnages qui ont bien leur rôle à jouer, du chef de cuisine agaçant à Colette à la présence plus développée que dans le scénario d’origine. Même les autres rats ou le cuisiner décédé sont toujours dans les esprits et forment une équipe de film qui fonctionne parfaitement. A cela il faut ajouter la maîtrise de Bird en terme d’images avec une technique irréprochable et surtout une véritable plongée dans la cuisine. La caméra virevolte sans arrêt pour nous montrer l’aisance de Rémi dans son milieu naturel et l’on est plongé dans un véritable festival d’images colorée que l’on aurait bien envie de goûter … il ne manquerait plus que l’odorama pour être complètement immergé.
Comme d’habitude chez Pixar, derrière la carte postale et l’image idéalisée de la cuisine française et de Paris, le film cache un message bien plus universel. Tout d’abord, celui qui est seriné tout le long du film et qui est prouvé par Rémi, à savoir « tout le monde peu cuisiner» qui lui permet alors de se transcender et de trouver sa voie. Le film parle ainsi d’amitié impossible entre un humain et un rat, d’assumer sa différence et d’assumer sa volonté d’aller au bout de ses rêves car c’est ainsi que l’on peut y arriver. Mais dans un sens plus large, il propose à tout le monde d’exercer l’art qu’il a envie de pratiquer… plus que de la cuisine, « tout le monde peut devenir un artiste» . Une vision toute Pixarienne puisque le studio est un adepte de l’originalité, un goût qu’il défend, toujours contre le formatage des idées.
Enfin, l’autre message de Pixar à travers Ratatouille et le personnage du critique culinaire très exigeant qu’est Anton Ego est adressé au critiques artistiques et évidemment aux critique de cinéma. Alors qu’à l’époque Pixar est le chouchou de tous les critiques de film, le studio n’hésite pas à prendre la défense de films ou de réalisateurs qui n’ont pas la même reconnaissance et rappelle à ces journalistes leur fonction, celle de découvrir de nouveaux talents, où qu’ils soient, et les révéler au public, les soutenir mais aussi de réaprendre les plaisirs simple de la cuisine comme de voir des films. Car au delà de cet amourdel’art, c’est celui de le défendre sous toutes ses formes qui est aussi important.
Avec ses multiples niveaux de lecture et sa perfection technique, Ratatouille est donc à nouveau une véritable réussite critique pour le studio, mais aussi un succès public (alors que l’on pouvait penser le sujet de la cuisine et l’utilisation d’un rat pour héros plus clivants). La suite, ce sera Andrew Stanton qui emmènera le studio dans les étoiles avec Wall-E et Brad Bird ira vers le film live avec succès en prenant en mains Mission Impossible 4.