Je ne considère pas Steven Spielberg comme l’un de mes cinéastes favoris, en terme d’influence artistique en tout cas. Il est pourtant l’un de ceux pour lesquels j’éprouve le plus d’admiration et de tendresse. En revoyant pour la millième fois Jaws la semaine dernière je réalisais à quel point les films de tonton Spielby débordent d’humanité et d’amour cinéphile, à quel point le petit garçon passionné de 7ème art vibre dans chaque image qu’il a signée une fois adulte. Je vous propose d’écouter un très émouvant discours qui devrait pousser les aspirants scénaristes à se poser les bonnes questions…
On me demande souvent comment devenir scénariste, quel pourcentage de jeunes auteurs parviennent à devenir professionnels ou encore combien gagne un scénariste, ce qui est on ne peut plus légitime mais étrangement, lorsque qu’on questionne un auteur aspirant sur le pourquoi de ce choix de carrière il peine bien souvent à répondre.
Dans le speech que je vous propose d’écouter, Steven Spielberg raconte comment il est devenu cinéaste, alors qu’il ne faisait pas partie « du sérail ». S’il prétend humblement que sa carrière a débuté par une succession de hasards et coïncidences, c’est loin d’être aussi aléatoire. Ce qu’il avait un commun avec tous les artistes qui ont réussi à faire carrière, c’est avant toute chose la bonne attitude. Il a toujours voulu être cinéaste, l’était déjà enfant, à sa manière, a énormément appris en se cultivant. Il était totalement dévoré par sa passion et une fois jeune adulte, il a élaboré une stratégie pour contourner les obstacles jusqu’à franchir la porte des studios hollywoodiens.
Bien entendu Steven Spielberg est pétri de talent, mais à quoi lui auraient servi ses aptitudes s’il n’avait pas cru de tout son coeur à son rêve, s’il ne s’était pas totalement investi dans la poursuite de son objectif? Je ne pense vraiment pas que ce soit un hasard si ses films ont marqué plusieurs générations de cinéastes, d’auteurs, de cinéphiles: toute son oeuvre dit sa passion du cinéma et son envie de la partager. « I’m dream for a living » (« Je gagne ma vie en rêvant ») nous dit-il en exergue de ce discours…
Il est difficile lorsqu’on lit la prose d’un auteur débutant, aussi prometteuse soit-elle, de savoir s’il fera carrière ou non mais c’est déjà plus facile à évaluer lorsqu’on le rencontre. Les carrières artistiques sont plus qu’aléatoires et précaires, la place du scénariste peut se révéler particulièrement ingrate par moments, seule une personne véritablement passionnée peut tenir le coup au fil des années de galères, croire en son rêve envers et contre tous, mettre son ego de côté sans pour autant se laisser piétiner, tirer un apprentissage des critiques et contretemps.
A méditer, jeunes Padawans!
Copyright©Nathalie Lenoir 2014