Après un premier uppercut, voilà le retour du gros coup de poing de Gareth Evans, plus ambitieux, toujours aussi furieux, the Raid 2 : Berandal.
Au vu de l’intrigue (déjà vue mais le pitch peut toujours être efficace quand il est transcendé par un bon réalisateur) et de la durée du film (2h28), il est clair que le Gareth Evans qui devait se restreindre à un petit budget sur le premier film, a pu cette fois revoir ses ambitions à la hausse, et ce, dès le scenario qu’il veut assez ample. Malheureusement, si il y a en effet plus de matière, celui-ci est tout de même le gros point noir du film. En effet, le contenu semble artificiellement dense et cliché. Si bien qu’on a plus l’impression qu’il est là pour nous encombrer et meubler le récit entre deux scènes d’action que l’on attend clairement plus que les dialogues sans grand intérêt.
Car the Raid c’était avant tout une expérience brutale, un divertissement jouissif dans sa violence qui se trouve ici amoindrit par un scénario assez mal écrit et laborieux malgré la volonté d’apporter des personnages hauts en couleurs. Du coup, passée la première partie dans la prison où un combat de groupe dans la boue nous rappelle à une certaine violence primale impressionnante, on doit subir une histoire de lutte entre deux mafias qui se tirent dans les pattes avec quelques combats qui ne vont pas toujours au bout des choses. Et comme la plupart des personnages sont caractérisés à la truelle, on n’en a pas grand chose à faire, malgré un rythme tout de même soutenu (en gros, on ne s’ennuie pas, mais on se demande tout de même quand tout cela va vraiment commencer).
Mais il ne faut pas en rester là car chaque scène d’action est tout de même bien foutue et comme on le disait précédemment, le réalisateur s’amuse à créer quelques personnages iconiques qui mériteraient presque un film à eux-seuls, à savoir Hammer Girl et Baseball Bat Man, un frère et une sœur, presque muets, adeptes des combats violents que l’on a vraiment plaisir à voir débarquer. Et surtout, il y a le dernier acte qui fait prendre tout son envol au film.
En effet, dans la dernière partie, nous enchaînons une course poursuite en voiture rondement menée, palpitante à un tel point qu’on finira par s’accrocher à notre fauteuil et souffler lorsqu’elle se terminera. Puis nous aurons enfin ce que l’on attendait, un assaut dans le repère du bad guy, reprenant alors le principe du premier volet mais de manière plus concentrée et donc encore plus intense. Là le réalisateur est maître de sa mise en scène de l’action, les coups pleuvent à foison et le spectateur prend son pied devant ces combats prenants qui donnent encore en vrai coup de poing tranchant dans la tête.
Si la volonté d’avoir un scénario étoffé tombe un peu à plat, the Raid 2 : Berandal assure tout de même amplement son spectacle de violence pour nous laisser encore secoué à la sortie.