Date de sortie : 25 juin 2014
Synopsis :Londres, dans un avenir proche. Les avancées technologiques ont placé le monde sous la surveillance d’une autorité invisible et toute-puissante : Management. Qohen Leth, génie de l’informatique, vit en reclus dans une chapelle abandonnée où il attend désespérément l’appel téléphonique qui lui apportera les réponses à toutes les questions qu’il se pose. Management le fait travailler sur un projet secret visant à décrypter le but de l’Existence – ou son absence de finalité – une bonne fois pour toutes. La solitude de Qohen est interrompue par les visites des émissaires de Management : Bob, le fils prodige de Management et Bainsley, une jeune femme mystérieuse qui tente de le séduire. Malgré toute sa science, ce n’est que lorsqu’il aura éprouvé la force du sentiment amoureux et du désir que Qohen pourra enfin comprendre le sens de la vie…
Casting : Christoph Waltz, David Thewlis, Mélanie Thierry, Matt Damon, Tilda Swinton, Lucas Hedges, Peter Stormare
The Zero Theorem est le nouveau film de Terry Gilliam. Dans sa quête oscillant entre la folie et l’absurde, il emmène avec lui un casting détonnant. Christoph Waltz est un solitaire maladif, profondément marqué psychologiquement il refuse tout contact, ce que son travail lui rend insupportable. Mélanie Thierry, sexy en diable, entre de force dans son monde tandis que Lucas Hedges en petit génie, le soutient dans le projet titanesque que lui confie Management, joué par Matt Damon. Entourés de superbes décors, chacun y livre une prestation convaincante emplie de références.
Depuis ses débuts avec les Monty Python, Terry Gilliam recherche le sens de la vie tout en jouant avec l’absurde. C’est encore le cas ici, où les personnages évoluent dans un futur pessimiste. Qohen est employé pour un travail incompréhensible et c’est justement le propos de Terry Gilliam de ne rien nous expliquer sur cet aspect de sa vie et de la vie telle qu’elle est. Névrosé, mourant selon ses dires, hanté par la folie, la solitude et un immense vide et parlant de lui au pluriel, Qohen ne trouve le calme que dans son sanctuaire, une vieille église désaffectée qu’il occupe, attendant un coup de téléphone prophétique qui doit donner sens à sa vie. Le directeur de son entreprise, le mystérieux Management va lui confier le projet de sa vie : résoudre le théorème zéro.
Le sens de la vie de Qohen est de démontrer grâce à ce théorème que la vie n’a aucun sens. Son existence va pourtant connaître un renouveau grâce à la superbe Bainsley et le jeune Bob, qui vont chacun à leur tour lui faire redécouvrir ses sens et ses émotions et l’éveiller à l’amour et à la vie. Dans une énième pirouette absurde, c’est dans un monde totalement virtuel et respirant le faux à chaque rocher que Qohen réapprendra à vivre.
Quel est donc l’étrange message de Terry Gilliam dans cette fable alambiquée et souvent incompréhensible ? Il y livre enfin sa vision du sens de la vie. La vie n’a que le sens que l’on choisit de lui donner. En fantasmant un appel prophétique, c’est Qohen qui crée le sens de sa vie, l’amour de Bainsley lui donnera un autre but, partout la foi, l’espérance, le dirige au cœur de l’absurdité. Peut-être est-ce là le secret, puiser dans les autres la force de tracer sa propre existence, de déterminer ses propres buts, décider par soi-même du sens de la vie.