Culte du dimanche : Bonnie et Clyde

Par Fredp @FredMyscreens

Romance et fusillades au programme du culte du dimanche qui a fait un peu bouger le cinéma hollywoodien avec Bonnie & Clyde.

Au début des années 60, l’acteur Warren Beatty commence à acquérir une certaine renommée, étant l’un des fers de lance d’une nouvelle génération d’acteurs aux côté de Marlon Brando, James Dean ou Paul Newman. Cependant, il peine à trouver le rôle de sa consécration, qui fera de lui une star incontournable. C’est un peu dans cette optique qu’il décide de produire une adaptation de l’épopée du plus célèbre couple de gangsters, Bonnie Parker et Clyde Barrow. Après avoir imposé le réalisateur Arthur Penn (avec qui il avait déjà collaboré) au studio, il est rejoint au casting par Faye Dunaway avec qui le courant ne passe pas vraiment. Un problème ? Pas vraiment car la relation d’attirance et de distance entre les deux personnages prend ainsi plus de véracité.

Le film débute donc par la rencontre entre Bonnie et Clyde au moment où celui-ci cherche à voler une voiture. Alors la demoiselle, au mépris du danger est attirée par ce mauvais garçon qui lui promet une vie d’aventures bien loin de son job de serveuse qui la promet à un avenir trop tranquille. Rapidement,elle devient une véritable adepte des braquages et des armes à feu, tout comme elle découvre d’autres joies plus sensuelles avec Clyde, impuissant face à elle. Rapidement ils embarquent avec eux un petit gang qui n’a pas forcément es mêmes envies de cavalcade.

Sorti en 1967, le film brise de nombreux tabous avec une représentation explicite du sexe et de a violence. Le film se fait ainsi le portrait d’une nouvelle génération, plus jeune et qui a envie que les choses bougent, à la fois en Amérique et dans le cinéma. Il n’est pas étonnant de retrouver alors ces deux anti-héros de la grande dépression des années 30 ici glorifiés sur grand écran, devenant alors les icônes de la jeunesse des années 60 car ayant les mêmes préoccupations.

Avec sa liberté de ton devant les sujets abordés et en mettant en avant un couple d’acteurs prêts à exploser à Hollywood, Bonne & Clyde devient alors l’un des premiers représentants d’une nouvelle vague d’auteurs, celle qu’on qualifiera de Nouvel Hollywood (avec à ses côtés le Lauréat ou Easy Rider). Il faut dire que la fusillade finale était l’une des scènes les plus violentes à l’époque et reste encore aujourd’hui particulièrement marquante. A partir de là, les tabous sont tombés.

Si l’histoire tournera rapidement en rond, entre braquage, cache et fuite, en humanisant Bonnie et Clyde, en les traitants comme des figures incomprises, Arthur Penn les glorifie et va même les transformer en icônes, en particulier lorsqu’ils se prendront en photo pour devenir des figures médiatiques, préfigurant alors les envies de starifications d’autres personnages célèbres et adoptant 40 ans avant, presque le même discours que le futur Tueurs Nés qui n’en sera finalement qu’une version trash à la sauce MTV.

Très fortement décrié à sa sortie car sortant complètement du carcan des productions habituelles, le film sera néanmoins un grand succès public, la nouvelle génération se retrouvent pleinement dans ce film. Et même les professionnels y verront un véritable pas en avant en nommant le film à maintes reprises aux Oscars. Alors le film devient rapidement culte et la légende de Bonnie et Clyde a repris vie, aidée en France par la célèbre chanson de Gainsbourg et Brigitte Bardot.