[Avant Première | Critique] Planes 2 par Walt Disney Pictures

Par Kevin Halgand @CineCinephile

 

"Dusty est au sommet de sa gloire quand il apprend que son moteur est endommagé et qu’il ne pourra peut-être plus jamais participer à une course… Il  se lance  alors le défi de devenir pompier du ciel.  Il suivra sa formation auprès de l’élite du genre en charge de la protection du parc national de Piston Peak. Cette équipe de choc  est menée par Blade Ranger, un hélicoptère  vétéran charismatique et  est composée de Dipper, une grande fan de Dusty qui en pince pour lui,  Windlifter, un hélicoptère de transport lourd en charge de larguer sur les lieux de l’incendie les  intrépides et déjantés parachutistes du feu. Au cours de sa lutte contre le feu, Dusty va apprendre qu’il faut beaucoup de courage et ne jamais baisser les bras pour devenir un vrai héros."

Le 09 octobre 2013 sortait sur nos écrans de cinéma français un film d’animation répondant au nom de Planes. Alors que la saga Cars commençait à battre de l’aile à cause d’un deuxième épisode complètement loupé durant lequel l’un des seconds rôles du premier film se prenait pour un James Bond sur roues, Disney décida de donner à cette franchise un univers tout entier dans lequel les voitures prennent vie, mais pas que. Quelques années après Cars, nous avons donc vu apparaître Planes, film d’animation dans lequel un petit avion de ferme décida de tout faire pour réaliser son rêve : devenir pilote de Rallye. Suite du spin off paru il y a seulement 10 mois, Planes 2 (ou plus intelligemment aux États-Unis, Planes Fire and Rescue) met toujours en scène Dusty, sauf que cet ancien petit avion de ferme, récemment devenu vainqueur du Grand Rallye du Tour du Ciel va devoir mettre de côté son rêve de gloire et de Rallye, dans le but de sauver sa piste atterrissage qui manque cruellement de combattants du feu. Planes premier du nom, reprenait ligne par ligne le scénario écrit (entre autres) par John Lasseter pour le film Cars. Un scénario sans surprise, qui manquait cruellement de fraîcheur et d’originalité que ce soit dans le fil conducteur ou dans la personnalité des personnages principaux comme secondaires. Film d’animation sans intérêt (que ce soit scénaristique ou visuel), Planes premier du nom ne laissait rien inaugurer de bon pour la suite, surtout que chez Disney on apprécie utiliser une licence jusqu’à rendre le public malade. Planes Fire and Rescue n’a franchement rien du film d’animation de l’année ou même du mois ou de la semaine, surtout lorsqu’il arrive à peine un mois après le stupéfiant Dragons 2. Au final, arrive-t-il a enterré une licence crée il y a moins d’un an ou bien la relève-t-il ?

La réponse peut paraître surprenante, mais ce Planes Fire and Rescue réussi l’impensable, à savoir permettre à la licence Planes de sortir la tête de l’eau et de dorer pour la première fois son blason. Planes Fire and Rescue récupère le personnage principal du premier opus et l’incorpore dans une nouvelle aventure qui va le mené au parc national de Piston Peak (petit clin d’œil au film Cars durant lequel Flash McQueen participe à la Piston Cup). Dusty change de ville et presque de vie puisqu’il va rencontrer de nouveaux véhicules qui vont le former, pour qu’il puisse devenir par la suite Pompier du Ciel. Le scénario ne cherche pas midi à quatorze heures et le scénariste Jeffrey M. Howard, ne s’en cache pas non plus. Le sauvetage de la piste atterrissage de la ville de Dusty et ses amis, n’est qu’un prétexte pour faire vivre à Dusty une nouvelle aventure riche en rebondissements. Le scénario n’en fait pas des caisses et ne va pas là où on l’attendait : dans le sentimentalisme. Oui, pas de romance au premier plan, seulement une groupie vite lassante et vite oubliée dans les méandres des aventures tout feu tout flamme de Dusty. On oublie très rapidement ce prétexte à deux sous et le scénario prend vite son envol pour de nouveaux horizons. L’envie première de ce film n’est pas de faire une véritable suite à Planes, mais bien de proposer aux amateurs de Dusty, une nouvelle aventure qui met en scène leur avion préféré, un film qui pourrait bien être le quatrième épisode, comme le premier de la saga. C’est notamment pour cette raison que le titre américain est bien plus judicieux que sa fausse traduction française. Les déclinaisons sont donc indénombrables et Disney va pouvoir s’en donner à cœur joie par la suite puisque l’on peut très bien faire de Dusty un justicier du ciel ou bien un pilote de l’armée. Malheureusement, même si les personnages secondaires portent des noms différents, ils restent qu’au simple stade de stéréotypes. Sans réelles personnalités, les personnages secondaires ne sont pas attachants et nous rappellent sans cesse ceux du film précédent. C’est donc aux dépens des personnages secondaires, que l’on retrouve un Dusty plus présent que jamais au centre de l’écran et dont les exploits n’auront jamais été aussi spectaculaires.

Malgré un scénario qui n’aura comme simple intérêt que de faire découvrir de nouveaux environnements et de mettre en lumière un métier dont on ne vante peut-être pas assez les mérites auprès des plus jeunes (public cible de ce genre de film d’animation), Planes Fire and Rescue réjouit grâce à une qualité artistique surprenante et un sens du rythme plus pointilleux qu’auparavant. Plus fin, plus coloré et plus chatoyant que Planes, cette suite écrase littéralement le premier opus dont les couleurs n’avaient aucun relief. Jouant énormément avec l’environnement principal qui est la forêt et les différents évènements qui s’y produisent (feu de plus ou moins grande envergure), la colorimétrie varie astucieusement et nous prouve qu’avec un minimum de justesse et d’application, Disney est capable de produire un film qui à de l’allure (les flammes, les résidus de cendre et la fumée sont magnifiques), tout en proposant des séquences divertissantes et bien rythmées (moments de bravoures lors d’extinctions des feux). Même si prévisible à cause d’une narration qui se repose sur une structure en trois temps (introduction, élément perturbateur, le sursaut d’orgueil du héros), on prend un réel plaisir à voir les Pompiers du Ciel venir à terme des différents feux de forêt. De plus, on notera une réalisation qui cette fois ne se contente pas de filmer les avions en plan statique, mais propose quelques variantes avec des plans en plongé permettant au spectateur d’avoir une vue d’ensemble sur la forêt et les avions ou même quelques plans en prise de vue à partir de Dusty. À défaut d’avoir une bonne bande sonore (ce qui manque cruellement à ce film puisque la bande sonore composée par Mark Mancina est insipide et manque de rythme), Planes Fire and Rescue possède une qualité visuelle indéniable, proposant à la fois des textures fines, de superbes arrière-plans et une belle variance dans les couleurs, tout en gardant comme prédominance, le rouge, couleur du feu. Une belle surprise, qui n’est pas encore LE film d’animation qu’on aimerait avoir, mais qui permet au moins à la licence Planes d’être respecté et non pas décrié comme le vilain petit canard.

PS : Il faut éviter de voir le film en 3D VF, la 3D assombrie au maximum l’image et les doublages sont vraiment pas bons notamment en ce qui concerne Fred Testot qui double Dusty Crophopper.

Réjouissant et Surprenant, à défaut d’être touchant