Sharknado 2, le sommet de la sharksploitation

Sharknado 2, le sommet de la sharksploitation

Après un premier volet qui a créé la surprise sur SyFy en devenant le téléfilm le plus commenté sur les réseaux, Sharknado 2 a fait encore mieux, battant son record de tweets mais aussi son record nanaresque assumé et pour une fois, c’est appréciable, au second degré bien sûr.

Sharknado 2, le sommet de la sharksploitationTout a commencé avec les Dents de la Mer qui a connu un tel succès à sa sortie qu’il a immédiatement engendré des suites tout de suite plus discutables et des parodies sans budget don la plus connue et aboutie sera le Piranhas de Joe Dante. Il faudra ensuite attendre que le petit blockbuster Peur Bleue de Renny Harlin sorte à la fin des années 90 avec ses requins plus gros, plus méchants et qui nagent à reculons pour faire germer une nouvelle série de films à petit budget dans les rayons DTV.
C’est ainsi que le studio Asylum et d’autres acteurs du marché de la vidéo et du nanar plongent petit à petit dans la Sharksploitation qui va commencer à vraiment faire parler d’elle avec l’arrivée d’un certain Megashark et autres Sharktopus en 2010. Puis arriveront de multiples déclinaisons plus improbables les unes que les autres avec Sand Sharks, Shark Avalanche, Two Headed Shark, Jurassic Shark, Ghost Shark… jusqu’à Sharknado qui, d’une certaine manière atteignait un sommet de nanar fauché.

Aujourd’hui, les auteurs du premier volet ont tout compris à ce qui fonctionnait avec le genre et le restituent à merveille dans un second volet encore plus portnawak. On reprend le concept du premier volet sauf que cette fois la tornade abritant des requins va arriver sur les buildings de New York. L’ambition est là, le budget toujours pas mais mais l’écriture ridicule est ici parfaitement calibrée pour que l’on se moque bien de tout ce qui se déroule à l’écran.

Sharknado 2, le sommet de la sharksploitation

Pour les auteurs, tout est permis, d’une rencontre entre un requin et un alligator dans les égouts de la ville à la tête de la Statue de la Liberté qui n’en fini pas de rouler sur une autoroute en passant par des personnes écrasées par la chute de requins, des moments héroïques ridicules, sans oublier surtout la tronçonneuse géante et le coup de main tranchant et attendu que nous réserve Tara Reid à la fin… Car passée l’introduction choc en avion et la mise en place laborieuse mais courte des « personnages» , c’est vraiment le festival de n’importe quoi qui culmine avec des bulletins météos à mourir de rire et un véritable « jump the shark»  appliqué au sens littéral.

Sharknado 2, le sommet de la sharksploitation

Evidemment, on sera aussi écroulés devant les prestation des « acteurs» , que ce soient les premiers rôles totalement sérieux qui se veulent badass (Ian Ziering presque plus fort que Jack Bauer, Tara Reid et Vivica A Fox), les second rôles tous liftés et botoxés au possible, jouant plus mal les uns que les autres (mention spéciale à Sandra ‘Pepa’ Denton qui cabotine tellement derrière sans dire un mot et en faisant des grimaces presque cartoonesques qu’elle attire toute l’attention) et des guests de 3e zones.

Sharknado 2, le sommet de la sharksploitation

Oui, tout cela est téléphoné de bout en bout, complètement ridicule avec des acteurs qui ne savent pas jouer et alignent des punchlines juste pour l’effet, les effets spéciaux sont cheaps, la réalisation plus qu’approximative et le montage multiplie volontairement les faux raccords. Et pourtant, derrière les dollars, c’est fait dans un esprit bon enfant, juste pour contenter un public qui ne veut surtout pas se prendre la tête rigoler un bon coup en se moquant d’un téléfilm qui est fait pour ça, autant qu’un Secret Story est fait pour se moquer des candidats. Oui, ça n’a strictement aucun intérêt artistique, mais c’est assez drôle et rythmé pour bien faire le boulot et les fans de troisième degrés seront ravis.
Une chose qu’ont bien compris @CanalSat et @Syfy en organisant une soirée réussi pour qu’une soixantaine de fans puisse se moquer du film ensemble sur grand écran. On a hâte de voir ce qu’Asylum et Syfy nous réservent pour un 3e volet qui sera, à n’en pas douter, encore plus bête et méchant.