Cette semaine, nous avons appris la disparition de ce grand comédien qu’était Robin Williams. A la fois drôle et touchant, nous avons tous grandit avec et l’une de ses plus belles leçons était sans aucun doute celle qu’il administrait aux élèves du Cercle des Poètes Disparus. C’est donc à travers ce film que nous lui rendons un petit hommage dans le culte du dimanche.
En effet, le Cercle des Poètes Disparus remonte en 1959 dans une école privée américaine réservée à la future élite, où tous les élèves deviendront avocats, médecins, … et sont soumis à une éducation stricte qui laisse peu de place à la fantaisie. Mais un nouveau professeur de littérature va changer cela, bousculant les méthode pour donner aux élèves l’envie de cultiver leur personnalité et leur liberté, les aidant à penser par eux-mêmes plutôt que par le système. Un petit groupe d’élève se met alors à former le Cercle des Poètes Disparus et vont, à travers leur découverte de la poésie, apprendre à vitre, à aimer, à se passionner pour l’art, bref, à grandir et devenir adultes.
Le message du film porte donc sur l’éducation et l’apprentissage à travers l’expérience. Car il faut bien faire quelques bêtises pour apprendre à vivre, il faut bien défier un peu l’autorité pour avoir connaissance de la liberté et d’un cadre dans lequel l’exercer. Le film remet donc un peu en cause le système d’éducation à la dure pour montrer qu’il faut de la liberté encadrée pour apprendre plus efficacement, et ne jamais oublier de laisser les enfants/adolescents vivre leur passion (ici, le théâtre par exemple) et expérimenter leurs sentiments, car à côté de la classe, c’est aussi cela qui les fera grandir et commencer à leur donner un sens des responsabilités.
Mais le film permet aussi de voir à quel point un professeur impliqué, passionné, peut bien changer la perception d’un cours par les élèves. Il nous vend ainsi l’idéal du professeur et de l’élève qui peut arriver parfois, l’image de ce professeur qui arrive à nous impliquer dans une matière et à donner en même temps une leçon de vie. Il faut dire que la composition de Robin Williams, plutôt en retenue, n’allant jamais trop loin dans l’exubérance et délivrant ce qu’il faut de sensibilité, est parfaite dans ce sens.
D’ailleurs, après son personnage de Good Morning Vientnam, le professeur Keating permet de voir l’unité des personnages qui vont jalonner sa carrière. Car il s’agit toujours de personnages anti-conformistes, qui vont transmettre l’envie de grandir, de penser, d’aller plus loin en s’affranchissant des contraintes, des cadres trop établis tout en dégageant une image bienveillante. Robin Williams est ainsi un protecteur qui offre un souffle de liberté sur la jeunesse avec beaucoup de bonne humeur et de tendresse et ce, quels que soient ses rôles.
Mais le film est également l’occasion de faire connaissance avec une troupe d’acteurs talentueux qui vont nous émouvoir jusqu’à la fin, culte, de l’au-revoir. Ainsi on y découvrait Ethan Hawke et Robert Sean Leonard (futur ami du Dr House), mais les rôles secondaires étaient également bien joués et il est dommage que tous n’aient pas profité du succès du film.
Avec une réalisation plutôt classique de Peter Weir au service de son film et de son sujet, une troupe d’acteurs impliqués et une thématique finalement assez intemporelle qui peut résonner encore aujourd’hui auprès de tout élève ou enseignant (et même auprès de tout le monde puisque l’école et l’apprentissage de la vie avec l’image d’un mentor sont des passages obligés), le film se regarde encore aujourd’hui avec la même émotion qu’à sa sortie en 1990. Le film réalisera d’ailleurs l’un des meilleurs scores au box office cette année là et sera récompensé de multiples fois (Oscar du meilleur scénario, César du meilleur film) tout en installant bien Robin Williams dans ce type rôle (et une seconde nomination aux Oscars à la clé) et dans le quotidien des spectateurs pour la décennie à venir.