Reprenez en partie l’intrigue de Twister (une équipe de “chasseurs de tornades” se retrouve confronté à une tempête gigantesque). Mixez-là avec un indigeste mélodrame familial (un père ayant du mal à gérer ses deux fils adolescents depuis la mort de sa femme).
Donnez à l’ensemble l’apparence d’un “found footage” façon The Bay, utilisant des images de caméscopes, de GoPro et des caméras des chasseurs de tornades. Et faites bien en sorte que les personnages, même confrontés à des situations critiques, continuent à (se) filmer vaille que vaille, sinon ce n’est pas rigolo… Prenez Steven Quale, un tâcheron hollywoodien protégé par James Cameron, en guise de réalisateur, et une poignée d’acteurs de seconde zone pour évoluer devant la caméra. Montez le tout à la va vite et arrosez d’une musique pompière.
Vous obtiendrez Black Storm, un film catastrophe catastrophique.
Il n’y a pas grand chose à en dire. Le seul objectif du film semble être de nous en mettre plein la vue avec des images nous projetant au coeur de la tempête (le titre original est “Into the storm”). Il est vrai que les quelques séquences où les personnages sont confrontés aux éléments déchaînés font leur petit effet, notamment celle où la tornade, aspirant un combustible, se transforme en tourbillon de flammes. Mais ces scènes sont plutôt rares. Elles représentent peut-être vingt minutes sur les quatre-vingt-dix que dure le film. Et encore…
Le reste? C’est du vent…
Des chamailleries entre les deux frangins adolescents, entre le chasseur de tornade, obsédé par les tempêtes et la météorologue qui doit le guider, des blablas interminables entre les caméramans, des scènes sirupeuses où la météorologue précitée appelle sa petite fille, et les jackasseries de deux crétins prêts à tout pour devenir célèbres… C’est ennuyeux à mourir. Il faut faire preuve de beaucoup de patience avant que les choses sérieuses ne commencent, et le résultat n’est pas à la hauteur de l’attente.
En effet, les rares séquences intéressantes du film sont loin, très loin, d’égaler celles du Twister de Jan De Bont, pourtant réalisé il y a près de vingt ans. La faute au choix absurde du found footage, qui induit des images vidéo assez dégueulasses et une absence totale de mouvements de caméra dignes de ce nom. La faute, également, à un travail sur le son complètement bâclé, ce qui est assez inadmissible à l’époque du Dolby Atmos.
Sans doute l’expérience Oculus Rift, qui permet d’être projeté dans les scènes-clé du film à l’aide d’un casque 4D immersif, est-elle plus intéressante, mais seuls quelques spectateurs parisiens privilégiés ont pu en bénéficier, pendant quatre jours, avant la sortie du film. Et cela ne permet pas de cacher le niveau plus que médiocre du film de Steven Quale.
Bref, vous pouvez en toute quiétude laisser le vent emporter ce joli nanar estival et focaliser votre attention sur des oeuvres qui en valent plus la peine.
_______________________________________________________________________________
Into the storm
Réalisateur : Steven Quale
Avec : Richard Armitage, Sarah Wayne Callies, Jeremy Sumpter, Matt Walsh, Arlen Escarpeta
Genre : film catastroph(iqu)e
Origine : Etats-Unis
Durée : 1h29
Date de sortie France : 13/08/2014
Note : ●○○○○○
Contrepoint critique : Le Parisien
_______________________________________________________________________________