"Cinq ans après le siège de Rochester, en 1221. Les Écossais prennent d’assaut le château des De Vesci, une famille anglaise. Le père se fait trancher le bras par l’ennemi. Il envoie son fils, Hubert, chercher son cousin Guy De Lusignan, un mercenaire, pour les défendre. Hubert et Guy recrutent des guerriers et retournent au château pour défendre la bâtisse assaillie par des guerriers. "
Paru en 2011 au cinéma en France, mais également directement en DVD dans certains pays comme la Suisse, Le Sang des Templiers n’était pas ce qu’on pouvait appeler une franche réussite. Long-métrage médiéval au scénario limité et à la mise en scène quelconque, Le Sang des Templiers réussissait malgré tout à paraitre comme un divertissement de bonne facture grâce à des scènes d’actions dynamiques et à un casting qui donnait le plus possible afin de donner vie à cette histoire. Loin d’être acclamé par la presse comme par les spectateurs, on n’était pas dans l’attente d’une suite, mais c’était sans compter sur la volonté de fer du metteur en scène Jonathan English. Déjà réalisateur du premier film, Jonathan English n’a pas attendu avant de partir à la conquête d’un nouveau château en Écosse. Cinq années après avoir vu le roi Jean tenté de prendre d’assaut le château de Rochester, le spectateur se retrouve de nouveau en Écosse, mais cette fois ce n’est pas le château de Rochester qui se fait attaqué de part et d’autre, mais bien le château des De Vesci. Bienvenu au royaume du copié collé.
À l’instar de son ainé, Le Sang des Templiers 2 : La Rivière de Sang conte au spectateur comment un homme de la haute bourgeoisie va réussir à sauver sa peau et celles des membres de sa famille, en faisant appel à un groupe de rebelles qu’il va trouver dans une taverne grâce à son enfant, envoyé comme émissaire. La structure narrative des deux films est similaire à 95% et encore nous sommes généreux. De l’introduction, jusqu’au plan final, on se retrouve en terrain conquis et à aucun moment le film ne réussira à nous surprendre. Caractérisation des personnages, écriture des batailles, choix "cornéliens" auxquels vont devoir faire face les protagonistes et on en passe des meilleurs, chaque élément du film est scripté, téléphoné et prévisible. Pour un film paru directement en direct-to-vidéo, vous nous direz que ce n’est pas un drame et que même ce manque d’originalité dans l’écriture aurait pu être prévisible de notre part, mais il faut se demander comment cette suite à bien pu être commandée de la part des producteurs, si au départ, l’idée ne partait pas d’un bon script, tout en sachant que le premier ne fût pas un gros succès.
Au-delà de son histoire convenue au possible et qui réussie même à frôler le ridicule le temps de quelques dialogues et réactions de personnages, ce long-métrage possède-t-il au moins une qualité ? Fort heureusement pour lui, oui, il possède une qualité et non des moindres : une ambiance médiévale. Si on fait l’impasse sur sa réalisation à la truelle qui, malgré quelques belles idées de cadres et une mise en scène des batailles assez réussies dans le but d’optimiser l’espace et de couvrir un manque de budget à l’image, a du mal à rendre l’action lisible et fluide, le film conserve de bout en bout son esprit médiéval grâce à ses beaux décors, ses costumes, ses scènes d’actions sanglantes et à ses personnages stéréotypés, mais dans l’esprit de l’image que l’on peut se faire de "guerriers" vivants à cette époque. Le Sang des Templiers 2 : La Rivière de Sang est une série b qui manque clairement de budget, mais qui tant bien que mal, réussie à emporter le spectateur dans une époque révolue afin de lui faire vivre quelques batailles au cœur d’un château pris d’assaut par les Écossais. Un casting risible, une histoire ridicule, des personnages stéréotypés et un manque de budget se fait ressentir, mais néanmoins il en reste une série b qui réussira à divertir le spectateur qui est à la recherche d’action et d’un film qui réussi à retranscrire une époque via un visuel et quelques beaux panoramas avec en point central l’environnement clef du film : le château des De Vesci. On se demande bien pourquoi ce film est. Ni fait, ni à faire, il réussira tout de même à en ravir certains…pas tous.