Mademoiselle Julie : Notre critique

Par Cinecomca @cinecomca

SYNOPSIS

« 1890, Irlande. Tandis que tout le monde célèbre la nuit des feux de la Saint Jean, Mademoiselle Julie et John, le valet de son père, se charment, se jaugent et se manipulent sous les yeux de Kathleen, la cuisinière du baron, jeune fiancée de John. Ce dernier convoite depuis de nombreuses années la comtesse voyant en elle un moyen de monter dans l’échelle sociale. »

(Source : AlloCiné)

LE FILM

Réalisation : Liv Ullmann
Scénario : Liv Ullmann
d’après la pièce d’August Strindberg
Casting : Jessica Chastain, Colin Farrell, Samantha Morton

Sortie française : 10 septembre 2014

CRITIQUE

Je suis allée voir Mademoiselle Julie en sachant vaguement de quoi parlait le film et pour tout vous dire si j’avais su qu’il s’agit d’un film inspiré d’une pièce de théâtre, je ne serais probablement pas allée le voir étant donné que ce n’est pas un genre dont je suis friande.

Celui-ci n’a malheureusement pas fait exception bien qu’il se soit tranquillement laissé regarder.
La décision de Liv Ullmann qui consiste à centrer le film sur uniquement trois personnages aurait pu être risquée. A l’origine, dans la pièce de Strindberg, des gens font irruption dans la cuisine et dansent de façon grotesque.


Toutefois il faut le dire, les acteurs jouent vraiment bien et s’approprient leur rôle. J’ai trouvé le personnage qu’est Mademoiselle Julie plutôt énervant que cela soit au début ou à la fin du film, c’est un personnage égocentrique, enfantin qui semble tout se permettre. A côté de Kathleen qui est une femme droite, serviable et qui connaît ses devoirs, cela marque considérablement la différence de personnalité et la différences de classe sociale.

Pour compléter le triangle du film, on a un Colin Farrell qui se retrouve un peu entre les personnalités de ces deux personnages. Il est à la fois sérieux et insouciant, ce qui s’explique par son niveau sociale et ses aspirations à s’élever. Comme l’explique Liv Ullman dans son entretien avec Pretty Pictures “c’est comme cela que se comportaient les domestiques à l’époque, contrairement à ce que l’on pourrait croire. Ils se calquent sur leurs maîtres.”

Heureusement peut-être que le film se limite à ces trois personnages, parce que on a tendance à se perdre dans le mélange des sentiments et des envies de mademoiselle Julie et de John.
Plus le film avance, plus il y a une ambiguïté qui s’installe. On ne sait plus vraiment ce qui est vrai et ce qui est faux. C’est un choix de la réalisatrice et des acteurs qui malheureusement m’a laissé dans le brouillard et l’incompréhension total.

Ce qui m’a beaucoup plu contrairement au scénario, ce sont les lieux et les costumes. La cuisine (bien que je ne m’y connais pas) semble authentique et possède un certains charme qui donne du caché au film. Bien que nous ayons pas un réel aperçu de l’habitation, on observe un contraste certain entre l’espace réservé aux servants et aux propriétaires qui est intéressante. Il faut savoir qu’initialement, le film ne devait pas être tourné à Castle Coole (en Irlande) pour les scène intérieures, mais pour une raison économique cela s’est finalement fait ainsi. La chef décoratrice, Caroline Amies, a donc dû entièrement métamorphoser le décor d’origine en transformant une cuisine vieille de deux siècles en celle que nous voyons à l’écran et aménageant les chambres de John et Kathleen dans la cave du château, et utilisant les corridors d’un autre étage.

Mais surtout, c’est le paysage extérieur qui m’a conquise. Les scènes dans la fôret rafraîchissent réellement l’ambiance du film. Effectivement, bien que la mise en scène se fait essentiellement en huis clos, les quelques virées en extérieur font respirer les scènes d’intérieures remplies de dialogues confus. Heureusement que ces virées sont présentes d’autant plus que le lieu de Castle Coole semble resplendissant et sans quoi le film aurait été pesant.

Mademoiselle Julie n’est donc pas un film que j’ai particulièrement apprécié, mais il a ses qualités et tout amateur du genre théâtrale devrait prendre plaisir à le voir.

TRAILER

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