Francis Ford Coppola et l’écriture

Par Nathalielenoir

Il est de coutume en France de considérer le réalisateur comme « l’auteur » de son film, et ce quel que soit son degré d’intervention dans l’écriture du scénario. Il est d’ailleurs fort rare qu’un de nos cinéastes souhaite mettre en images une histoire dont il ne serait pas à l’origine.

Les mentalités sont très différentes outre-Atlantique, où l’on considère qu’écriture et réalisation sont deux métiers bien distincts et qu’on peut exceller dans l’un sans forcément maîtriser l’autre. S’ils n’écrivent pas leurs films, personne ne considérerait Alfred Hitchcock, Steven Spielberg, ou encore Martin Scorsese comme de « simples techniciens ». Et lorsqu’un cinéaste américain touche à l’écriture, c’est en séparant les casquettes. Je crois que le mieux est encore de laisser l’un des monstres sacrés hollywoodiens, mister Francis Ford Coppola, l’expliquer avec ses propres mots…

Inutile je pense de vous présenter le grand Francis Ford Coppola, à qui l’on doit quelques uns des plus grands chefs d’oeuvres du cinéma, la trilogie The Godfather (co-écrite avec Mario Puzo d’après le roman de ce dernier) et Apocalypse now (scénario co-écrit avec John Milius d’après le roman Heart of Darkness de Joseph Conrad) en tête de liste. Il appartient, au même titre que Steven Spielberg, George Lucas, ou encore Brian de Palma, à la génération des self made directors de génie qui ont débuté leur carrière à la fin des années soixante, mais son parcours est plus atypique que celui de ses illustres confrères.

Si son talent et son influence artistique sont incontestables, s’il est devenu la propre incarnation du « Don » version cinéma, toute sa large famille travaillant dans le cinéma, à l’instar de ses enfants Roman et Sofia, Francis Ford Coppola s’est toujours illustré en marge du système hollywoodien. Beaucoup voient en lui un tyran irascible mais c’est bien vite oublier son implication dans la recherche et le soutien de jeunes talents de diverses professions artistiques, via son studio American Zoetrope, ou l’humilité avec laquelle il s’est lancé, dès 2007, à près de 70 ans, dans l’écriture et la réalisation de films expérimentaux à petits budgets (Youth Without Youth, Tetro et Twixt).

Francis Ford Coppola, c’est à la fois de grosses productions pharaoniques, certes un poil mégalomanes, et des films d’auteur d’une subtilité sans pareille, je pense notamment à The outsiders, c’est un immense cinéaste mais aussi un scénariste de talent, ce qui nous amène au sujet du jour: son rapport à l’écriture, qu’il considère comme la pierre angulaire de tous ses films. Je lui laisse la parole, il l’expliquera bien mieux que moi:



« The pasta of life », sacré bel hommage à l’écriture, non?