Mommy

Par Nivrae @nivrae

Mommy est un film de Xavier Dolan

Date de sortie : 8 octobre 2014

Casting : Antoine-Olivier Pilon, Anne Dorval, Suzanne Clément, Patrick Huard

Synopsis Une veuve mono-parentale hérite de la garde de son fils, un adolescent TDAH impulsif et violent. Au coeur de leurs emportements et difficultés, ils tentent de joindre les deux bouts, notamment grâce à l’aide inattendue de l’énigmatique voisine d’en face, Kyla. Tous les trois, ils retrouvent une forme d’équilibre et, bientôt, d’espoir.

Après « J’ai tué ma mère » (2009), « les Amours Imaginaires » (2010), « Laurence Anyways » (2012) et « Tom à la Ferme » (2013), Xavier Dolan nous revient avec Mommy, Prix du Jury du Festival de Cannes 2014.

Évacuons d’emblée deux éléments : oui, le film est en québécois, mais ce n’est pas gênant, et non, je n’aime pas l’idée du format d’image utilisé par Dolan.

Le québécois est très souvent un souci en ce qui me concerne, en effet cet accent à la consonance si drôle de ce côté de l’Atlantique donne souvent un côté burlesque voire humoristique au plus dramatique des films québécois. Ici pourtant il n’en est rien. Porté par l’interprétation magistrale de ses trois acteurs principaux, Mommy est bouleversant. L’émotion et la tension sont palpables dans chaque attitude, chaque mouvement. Le dialecte québécois utilisé ici n’a plus grand-chose du français, il s’agit du joual, qui rend les sous-titres absolument nécessaires et ajoute une grande rudesse aux propos.

Le parti pris de l’image, quant à lui, vise à renforcer l’immersion au plus près, au plus dur des relations du trio. L’image est carrée, en 1 :1, deux bandes noires sont donc présentes à gauche et à droite de l’image. Si l’astuce peut sembler intéressante, elle est pourtant dommageable à mon sens sur plusieurs points. L’image de Dolan, ses plans, sa lumière, sont magnifiques. Ce cadre qui nous prive de la moitié de l’image devient donc une frustration intense. Cet artifice finit par simplement être une astuce un peu pompeuse, comme une idée d’étudiant en cinéma pour se donner du style et nuit au film en détournant le spectateur de l’histoire qu’il raconte pour se concentrer sur un effet. La première sensation  que l’on ressent quand le film démarre, et elle est terrible face à la qualité de l’image et de la réalisation proposée, c’est que l’on regarde une vidéo de téléphone portable qu’un cinéaste amateur aurait filmée en format portrait et que l’on nous diffuse en format paysage.

Heureusement la qualité des plans, du scénario et de l’interprétation permet de passer outre et de juger Mommy comme ce qu’il est, un film bouleversant sur l’amour filial et maternel, sur la reconstruction, la résurrection de trois êtres et sur la recherche du bonheur face à l’adversité.