[Critique Cinéma] Les Boxtrolls

561050.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxLes Boxtrolls est un film d’animation de Graham Annable et Anthony Stacchi

Date de sortie : 15 octobre 2014

Voix VO : Isaac Hempstead-Wright, Ben Kingsley, Simon Pegg

Synopsis Sous le charme des rues pavées de Cheesebridge, se cachent les Boxtrolls, d’horribles monstres qui dérobent aux habitants ce qu’ils ont de plus cher : leurs enfants et leurs fromages. C’est du moins la légende à laquelle les gens de Cheesebridge ont toujours cru. En réalité les Boxtrolls sont une communauté souterraine d’adorables et attachantes créatures qui portent des boîtes en carton comme seuls vêtements. Les Boxtrolls ont élevé un petit humain orphelin, Œuf, comme l’un des leurs. Cible de l’infâme dératiseur Archibald Trappenard qui voit dans l’éradication des trolls son ticket d’entrée au sein de la bonne société de Cheesebridge, Œuf va avoir besoin de l’aide d’une jeune fille de la haute qui n’a pas froid aux yeux, Winnie.

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Boxtrolls est un film d’animation réalisé en stop motion additionné d’effets numériques. Ce qui signifie que le film est tourné avec des marionnettes animées image par image (les grands classiques du genre étant L’Etrange Noël de Monsieur Jack et Wallace et Gromit) mais auxquels on ajoute certains effets par ordinateur. Les studios Laika (Coraline, L’Etrange pouvoir de Norman) nous présentent l’histoire d’Œuf, un humain adopté par les Boxtrolls, d’étranges créatures seulement vêtues d’une boîte en carton qui leur sert de camouflage.

Après sa rencontre avec la jeune Winnie, Œuf va partir à la recherche de ses origines tout en essayant de sauver les Boxtrolls et de combattre le terrible Archibald Trappenard.

Boxtrolls est un film qui plaira aux petits comme aux grands enfants. Comme dans tout film d’animation calibré pour les enfants, les adultes y sont totalement stupides, le salut ne peut donc venir que des enfants. Obnubilés par leur passion pour le fromage et pour leurs privilèges, préférant d’ailleurs investir dans une énorme meule plutôt que dans un hôpital, les chapeaux blancs semblent diriger la ville tout en n’y prêtant aucun semblant d’intérêt. Archibald Trappenard, le chef des chapeaux rouges, les chasseurs de boxtrolls, ne rêve que d’un chapeau blanc. Mis en voix par le grand Ben Kingsley, il est entouré de ses trois acolytes dont les voix anglaises réunissent trois catégories d’humoristes, Richard Ayoade (The IT Crowd, également réalisateur de The Submarine et de The Double), Nick Frost (Shaun of the dead, Hot Fuzz, Paul,…) et Tracy Morgan (ex Saturday Night Live et 30 Rock). Le célèbre partenaire de Nick Frost, Simon Pegg, fait également une apparition. Les deux enfants sont joués par Isaac Hempstead Wright (Bran dans Game Of Thrones) et Elle Fanning (Babel, Super 8, l’Etrange Histoire de Benjamin Button,…).

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La construction du scénario est un jeu de pistes. En effet, au lieu de rechercher la surprise du rebondissement, le film est parsemé d’indices permettant de deviner chacun des évènements avant leur apparition. Si ceux-ci sont probablement trop évidents pour les adultes, l’expérience doit être tout à fait intéressante pour les enfants.

Boxtrolls parvient à se construire une identité graphique propre. En effet, évitant l’écueil de ce style dans lequel Coraline avait foncé tout droit, Boxtrolls n’est pas un film « qui ressemble à du Tim Burton ».

Le thème principal de Boxtrolls, c’est la construction de l’opinion, la remise en question de ses principes et de ses certitudes. Seul Archibald Trappenard ne se remet pas en question, ce qui fera sa perte. Et c’est le questionnement constant du bien-fondé de leurs actions de Monsieur Truite et de Monsieur Poireau qui permettra une fin heureuse (We are the good guys, right ?).

Je vous conseille très fortement de rester assis pendant le générique. Une séquence supplémentaire permet de mettre brillamment en lumière le travail titanesque réalisé par les animateurs.

J’ai également inclus le dossier de presse du film dans le lien ci-dessous, celui-ci étant extrêmement bien réalisé et documenté et entièrement traduit, ce qu’il faut saluer.

Voir le dossier de presse