“The November Man” de Roger Donaldson

Par Boustoune

Pierce Brosnan a beau avoir rendu définitivement son permis de tuer n°007, il lui prend encore, parfois, l’envie d’endosser son costume d’agent secret. Cela tombe bien, les producteurs hollywoodiens ont toujours une multitude de projets de films d’espionnage dans les tiroirs, et on trouve de nombreux romans, écrits par les maîtres du  genre, prêts à être portés sur grand écran.

Ici, en l’occurrence, c’est un roman de Bill Granger qui sert de trame narrative. Brosnan incarne – justement – un ex-agent de la CIA, Peter Deveraux,  forcé de sortir de sa retraite paisible pour une ultime mission. Exfiltrer Natalia, une espionne américaine dont la couverture est sur le point de tomber. Si son ancien patron lui confie cette mission, ce n’est pas un hasard. L’espionne à sortir du pétrin est l’ancienne femme de Deveraux.

L’opération tourne au fiasco. Pas parce que l’ex-agent est physiquement rouillé. A vrai dire, il a plutôt de beaux restes, si l’on en juge la façon expéditive avec laquelle il peut se débarrasser d’un commando de jeunes agents bodybuildés. Non, la mission tourne court suite à une trahison. Alors qu’il vient de semer les agents russes chargés d’intercepter l’espionne américaine, ils tombent dans une embuscade orchestrée par… des agents de la CIA, des hommes de leur propre camp!  Natalia est abattue d’une balle dans la tête. Peter, lui, parvient à s’échapper – et à dézinguer au passage ses agresseurs.
Animé d’un désir de vengeance, Deveraux doit identifier ceux qui ont ourdi cet assassinat. Pour cela, il doit déjà comprendre les raisons de la mort de Natalia.
Avant de chercher à fuir la Russie, l’espionne avait réussi à trouver des informations compromettantes sur Arkady Federov, le nouvel homme fort du Kremlin. Elle venait d’identifier Mira Filipova, une femme tchétchène capable de prouver les crimes de guerre de ce dernier, et le mettre à la merci des puissances occidentales. La seule personne sachant où est susceptible de se cacher Mira est Alice Fournier (Olga Kurylenko), la responsable d’un centre pour réfugiées.

Deveraux part donc à sa rencontre. Mais il n’est pas le seul. Les services secrets russes entendent bien éliminer tous ceux qui pourraient nuire à Federov. Et Peter lui-même est traqué par la CIA. Pour pimenter la chose, l’agent chargé de l’éliminer est David Mason (Luke Bracey), son ancien apprenti. Le jeune homme connaît parfaitement le mode de pensée de Deveraux, ainsi que ses différentes astuces. Il a bien envie de lui prouver que l’élève a dépassé le maître.
Qui réussira à sortir indemne de cet affrontement? Réponse au terme de près de deux heures de courses-poursuites, de combats féroces, de fusillades et de rebondissements…

Même si on a parfois un peu de mal à s’y retrouver dans les enjeux politiques et géostratégiques de cette lutte entre agents secrets, le spectacle est rondement mené. L’expérimenté Roger Donaldson dirige les opérations et si sa mise en scène n’a rien de particulièrement brillante, elle a le mérite d’être efficace, bien rythmée et sans fioritures. Il se contente de suivre son vieux complice Pierce Brosnan, qui maîtrise évidemment les us et coutumes du film d’espionnage depuis ses années au service de sa Royale Majesté, dans la peau de James Bond.
Comme dit plus haut, il a de beaux restes. Il court, bondit, cogne, dégaine vite et vise juste. Et il parvient même à emballer la divine Olga Kurylenko, une ancienne James Bond Girl (mais pour Daniel Craig). Ah, il est très fort…

Si vous aimez les films d’espionnage, vous prendrez sûrement plaisir à découvrir The November man. Ce n’est pas un chef d’oeuvre du genre, mais c’est un divertissement efficace, dans la lignée de la saga Jason Bourne.
Petite précision, malgré son titre, le film sort le 29 octobre. Un moyen de tromper l’ennemi. Ah décidément, ils sont forts ces espions…

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The November man
The November man

Réalisateur : Roger Donaldson
Avec : Pierce Brosnan, Olga Kurylenko, Luke Bracey, Eliza Taylor, Caterina Scorsone, Will Patton, Bill Smitrovich
Origine : Etats-Unis
Genre : Bond, James Bond (ou presque)
Durée : 1h48
date de sortie France : 29/10/2014
Note :
Contrepoint critique : Culturebox

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