Organisée par l’Institut Lumière (présidé par Bertrand Tavernier et dirigé par Thierry Frémeaux) et le Grand Lyon, cette sixième édition récompensait Pedro Almodovar du Prix Lumière. L’occasion de se replonger dans la cinématographie de l’un des acteurs de « La Movida » et de rendre hommage au cinéma espagnol.
De Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier (son premier long métrage) à Talons aiguilles en passant par Tout sur ma mère ou encore Volver, c’est toute l’excentricité, toute l’audace, tout l’humour et toute la poésie du cinéaste de l’anticonformisme qui se retrouvent dans chacun de ses films aux mille couleurs.
Le réalisateur de La Piel que habito en profita pour révéler au grand public ses sources d’inspiration, aussi éclectiques que Voyag
Ainsi, du quartier Bellecour aux Cordeliers, de l’Institut Lumière à la Halle Tony Garnier, de Villeurbanne à Bron, la ville des frères Lumière a vécu pendant une semaine au rythme des rétrospectives consacrées au western italien (Pour une poignée de dollars, Django, On l’appelle Trinita…), aux « Sublimes moments du muet » avec L’indésirable de Michael Curtiz ou le ciné-concert autour du Nosferatu de Murnau, aux séances cultes telles 2001, l’Odyssée de l’espace, Ben Hur, SOS Fantôme, Le Vieux fusil, Le Voyage de Chihiro, Un Chien andalou…
Citons également les nombreux hommages (Faye Dunaway, Isabella Rosselini, Ted Kotchef, Michael Cimino…), la présence de personnalités cinéphiles (Jean Rochefort, Keanu Reeves, Christopher Thomson, Félix Moati…) sans oublier le coup de projecteur donné à l’important travail de restauration des oeuvres, qui s’inscrit dans la lignée de préservation des films amorcée par Henri Langlois, qui a tant oeuvré pour la sauvegard
Les spectateurs ont pu (re)découvrir un certain nombre de pépites signées Claude Sautet ayant été rénovées par StudioCanal et s’imprégner ainsi de cette ambiance intime et familière comme seul Sautet savait les créer. D’une Histoire simple à Vincent, François, Paul et les autres, de César et Rosalie à Quelques jours avec moi, transparaît l’art du cinéaste de capturer des instants rares, mêlant liberté à la nostalgie, de filmer des histoires de potes, des histoires de femmes, et de donner l’impression quelque part de retrouver sa famille sur grand écran.
Une superbe programmation qui met en avant la richesse du cinéma à travers les âges et les époques, par-delà les frontières, mélangeant les genres et les points de vue, et qui fait écho à la très belle maxime de « don Pedro » : « Nos vies ne seraient rien sans le cinéma »!