Babook

Par Amandine97430

(Source:http://americanlife.fr)

En cette semaine halloweenesque, je me disais qu’il serait intéressant de vous parler des babouks. Ah mais non, excusez moi je voulais dire BABOOK.

Même mon moteur de recherche s’est trompé! Il m’a affiché une vidéo intitulée: babouk reunion VS chat ( Quelle horreur l’araignée!!!). J’ai eu droit aussi à une magnifique photo d’une autre babouk dont je me serais aussi passée. Il semblerait aussi que Babook soit le numéro d’une agence de com. Bon relativisons, car on ne m’a pas proposé de photos du film Mister Badabook. Ouf!

A ce stade, vous devez vous dire que je deviens folle et que vous avez vraiment du mal à me suivre. Vous inquiétez pas moi aussi j’ai du mal à me suivre de temps en temps. Bref, en fait, le babook que je veux vous présenter aujourd’hui est un nouveau (et le seul) magazine jeunesse réunionnais. Donc, rien à voir avec les babouks dont je vous ai parlé plus haut enfin quoique si.

(Source:reunionnaisdumonde.com)

En effet, l’héroïne de ce magazine est une babouk elle-aussi, vivant bien entendu à l’Ile de la Réunion. Elle a décidé de sortir de son trou et de nous raconter ses folles aventures. Étrangement, celle-ci ne me fait pas peur. En effet, son nom est très rassurant: babook . Je parierai même qu’elle est une groupie incontestée de Stephen King.

Vous l’aurez donc compris ou pas, la babook dont je vais vous parler aujourd’hui est à la fois une revue, et un personnage. Babook n’est pas une babouk ordinaire, elle adore lire; et, aime par dessus tout la Réunion. Elle avait donc envie de vous faire découvrir un peu tout ça d’où la création du babook magazine.

J’ai pu en choper un dans la médiathèque de ma commune après quelques recherches infructueuses. J’avais été séduite par le concept et également, par sa volonté de mettre en avant des illustrateurs et auteurs de la Réunion. Alors, j’ai mené ma petite enquête pour vous donner mon avis. Je tenais à ajouter également que je n’ai subi aucune pression de la part de Babook l’araignée. Et pourtant, elle aurait pû se servir de ma baboukphobie pour me faire du chantage mais il n’en est rien.

(Source:http://rdm.cdn.cahri.net)

Esthétiquement, le magazine est très réussi. L’édition est vraiment soigné, les graphismes intéressants et, les illustrations pour la plupart réussies. Je reviens sur un point: la gratuité du magazine. Ce dernier est distribué dans des lieux stratégiques comme les médiathèques par exemple. Si vous n’en trouvez pas, la magazine a un blog sur lequel vous pourrez contacter l’équipe éditoriale.

Alors si c’est gratuit, comment le magazine fait-il pour vivre? Grâce aux partenaires qui sont le plus souvent des entreprises ou encore des maisons d’éditions locales. Ça dû être un sacré défi d’insérer de la pub mais j’ai trouvé cela plutôt bien intégré dans l’ensemble. Par contre, ce que j’ai trouvé dommage c’est le fait que les partenaires pour la plupart soient originaires du Nord.

On le voit surtout dans la rubrique Boite à fabrik où tout provient de Saint Denis. Pourtant, je suis persuadée que le Sud a lui aussi beaucoup à offrir. D’ailleurs, l’agence de com qui s’occupe de Babook se situe au Tampon. Je dois dire tout de même que je suis à moitié surprise car il en va presque toujours ainsi que ce soit dans le domaine culturel ou pas. Le Nord a toujours été plus dynamique mais disons-le aussi plus soutenu également. Espérons que ce n’est que partie remise pour les prochains numéros du Babook Magazine.

Ce dernier est très hétéroclite en termes de contenu. Nous avons des histoires, des activités manuelles, un concours, des recettes, les sorties littéraires et cinématographiques et enfin, le carnet de rendez-vous. Dans ce premier numéro, nous découvrons en autre un distributeur de t-shirt (Kabar) pour enfants basé à l’aéroport de Roland Garros. Je n’en avais pas encore entendu parlé et je trouve l’idée géniale, prometteuse. Donc, le babook a la vocation aussi de faire connaitre le savoir-faire réunionnais alors? Certainement!

(Source:http://www.titrespresse.com) T-Shirt Kabar

Bon, vous savez depuis le temps que vous me suivez que j’adore lire alors vous vous demandez sans doute ce que j’ai pensé des deux histoires proposées. La première met en scène Babook dans une de ses nombreuses aventures. Je n’aurai pas vu forcément le personnage comme ça mais au moins elle est moins effrayante que la vraie. J’oserais même dire qu’elle est toute mimi et rigolote. Concernant le contenu, j’ai trouvé l’histoire courte; l’image tend aussi à prendre le pas sur le texte. En outre, le récit repose sur un jeu de mot que je n’avais pas du tout saisi à la première lecture. Je pensais même que la suite de l’histoire serait dans le prochain numéro. C’est une deuxième lecture qui m’a permis de saisir les enjeux. Outre le fait qu’elle soit trop courte, je trouve que le jeu de mots aurait dû être mis en valeur. Soit en couleur, soit en majuscule soit souligné. Car, dans le texte, cela ne saute vraiment pas aux yeux. Par ailleurs, parmi tous les animaux emblématiques de la Réunion, pourquoi avoir mis le scorpion?

La deuxième histoire m’a plus convaincue surement parce qu’elle était plus longue et qu’elle parlait de z’histoir longtan. J’ai apprécié les illustrations colorées, qui nous font voyager et qui ont un gout de mystère aussi. Par contre, je ne sais pas si l’histoire est finie ou pas. A priori non, puisqu’elle ne comporte pas la mention fin. Peut-être qu’une mention  » la suite au prochain numéro  » aurait été nécessaire dans ce cas-là.

Alors, est-ce que la Babook m’a fait « rêver, lire, jouer et créer » ? Dans l’ensemble, oui. Le magazine tient ses promesses; c’est une très belle initiative péi si rare qu’il est important d’en parler. Parlons aussi de la volonté du magazine de ne pas céder au numérique,et de privilégier le support papier. C’est un pari risqué financièrement parlant mais sur le plan humain, je suis d’accord qu’un magazine papier est bien plus chaleureux qu’un fichier numérique.

Concernant la mise en avant des auteurs et dessinateurs réunionnais, je dirais oui et non. Oui, car sur le blog nous retrouvons des témoignages de ceux et celles qui ont participé au premier numéro. Cela dit, on se rend compte que certains sont déjà bien connus et qu’ils sont des professionnels dans leur domaine.

Et, c’est bien là que j’émets quelques réserves mais ce n’est là que mon point de vue. Je pensais peut-être (naïvement) que ce genre de magazine aurait pu être un tremplin pour des auteurs et des illustrateurs en devenir. Vous voyez ceux qui ont du mal à se faire une place ou à faire parler d’eux ou tout simplement ceux qui débutent dans l’écriture et l’illustration. Encore une fois, on voit que ce sont les diplômes et le curriculum vitae qui prévalent. Je trouve ça dommage d’autant que la Réunion regorge de (jeunes) talents qui ne demandent qu’à être connu et reconnu!

C’est dit! Cependant, cela n’enlève en rien la qualité du Babook magazine. Au contraire, je trouve que ce genre de projets devrait se multiplier dans l’ile car c’est important surtout chez nous où le taux d’illettrisme est encore très important. Les petits comme les grands y trouveront à coup sûr leur bonheur!

Comme j’ai commencé sur une note d’Halloween, je continue sur ma lancée avec cet article qui relate quelques légendes de la Réunion et toutes les superstitions créoles longtan !

POUR EN SAVOIR PLUS:

* Babook blog